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Accord sino-américain 
Apaisement d’un côté, crise avec le Canada de l’autre 

Les relations commerciales entre Washington et Pékin connaissent un dégel, tandis que les tensions montent avec Ottawa. Les États-Unis et la Chine ont réussi à s’accorder sur un cadre visant à réduire leurs frictions commerciales. Ce compromis, trouvé après des discussions à Genève puis à Londres, porte notamment sur la levée de certaines barrières douanières et sur une reprise plus rapide des exportations chinoises de terres rares, stratégiques pour l’industrie américaine.

Mais parallèlement, Donald Trump a annoncé l’arrêt des discussions avec le Canada, en réaction à l’entrée en vigueur d’une taxe de 3 % sur les revenus des services numériques au 30 juin. Cette mesure cible directement les entreprises technologiques américaines. Qualifiant cette taxe de « scandaleuse», Trump a prévenu qu’il détaillerait dans la semaine les nouveaux droits de douane américains qui frapperont les produits canadiens.

Ce revirement a provoqué un séisme sur les marchés financiers, déstabilisant Wall Street au lendemain d’une série de records. Le Premier ministre canadien, Mark Carney, a, de son côté, promis de poursuivre les négociations, en affirmant défendre avant tout l’intérêt des Canadiens.

Alors que la Chine se dit confiante dans la mise en œuvre de l’accord et promet d’examiner les demandes d’exportation d’articles stratégiques à destination des États-Unis, Washington s’engage à lever certaines restrictions en contrepartie. Cependant, Donald Trump garde la possibilité de relever à 25 % les droits de douane sur les importations d’autres pays, menaçant de réduire voire d’avancer la date butoir initialement fixée au 9 juillet pour clore ces discussions.

Les terres rares, importantes pour les secteurs de l’électronique, de l’énergie et de l’automobile, restent le principal enjeu de l’accord sino-américain. Depuis avril, la Chine contrôle plus strictement leurs exportations, poussant Washington à exiger des garanties pour son approvisionnement. Les deux premières économies mondiales semblent donc sur le chemin d’une accalmie, tandis qu’un nouveau front commercial s’ouvre avec le Canada.

Afrique 2063 
Un plan ambitieux pour sortir des sentiers battus

Lors de la clôture des 32e Assemblées annuelles d’Afreximbank à Abuja, le 27 juin 2025, deux figures majeures de l’économie mondiale ont appelé à un changement radical dans la manière d’envisager le développement du continent africain. Jeffrey Sachs, économiste reconnu, et Kishore Mahbubani, ancien diplomate singapourien, ont invité l’Afrique à rompre avec les recettes du passé pour poser les fondations d’une prospérité durable.

Pour Sachs, « l’Afrique entre aujourd’hui dans son âge d’or. La Chine a eu quatre décennies de croissance fulgurante, l’Inde est en train de connaître la sienne, et c’est maintenant au tour de l’Afrique », a-t-il affirmé. Selon lui, le continent doit investir massivement dans l’éducation et les infrastructures pour changer de trajectoire. Il a avancé un projet ambitieux, baptisé « Made in Africa 2035 », qui pourrait permettre à l’Afrique d’accéder au rang de zone à revenu élevé d’ici 2063.

Mahbubani, pour sa part, a prévenu contre les illusions d’un décollage rapide. Prenant l’exemple de Singapour, il a souligné l’importance d’une progression graduelle et d’un travail acharné pour gagner une « confiance culturelle », clef selon lui d’un développement réussi.

Tous deux ont critiqué l’architecture financière internationale, qu’ils jugent injuste envers l’Afrique. Sachs a notamment dénoncé l’insuffisance des flux financiers vers le continent, en dépit d’une épargne mondiale estimée à 30.000 milliards USD, et le rôle négatif des agences de notation qui freinent l’essor du secteur privé. Ils ont plaidé pour une diversification des partenariats — notamment avec la Chine, l’Inde et les fonds du Golfe — ainsi qu’un renforcement de l’intégration régionale.

Pour ces deux experts, l’avenir de l’Afrique ne dépendra pas tant de modèles importés que de la capacité des Africains à se faire confiance et à prendre en main leur propre destin économique.

Modernisation du corridor ferroviaire 
Est de TurquieUn investissement international majeur

La Direction générale des investissements dans les infrastructures du ministère des Transports et des Infrastructures a publié, dans la Gazette officielle, l’annonce relative au « Projet de développement ferroviaire du corridor Est de la Turquie ». Dans ce cadre, un financement de 660.000 dollars a été accordé par la Banque mondiale pour contribuer au coût global du projet. Ce dernier bénéficiera également de fonds apportés par la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (AIIB) ainsi que par la Banque islamique de développement.

Le projet comprend deux volets principaux : la première composante, intitulée « Réhabilitation et modernisation de la ligne ferroviaire Divrigi-Kars-frontière avec la Géorgie », bénéficie d’une enveloppe estimée à 1,339 milliard de dollars et la deuxième composante, consacrée à la gestion du projet, est dotée d’un budget de 5,5 millions de dollars.

Les appels d’offres pour les contrats financés par la Banque mondiale seront réalisés selon les « Règlements d’approvisionnement pour les emprunteurs de l’IPF (Instruments de financement des projets) de la Banque mondiale ». Ces appels sont ouverts à toutes les entreprises et personnes répondant aux critères définis par ces règles.

Panorama des matières premières en 2025
Les métaux précieux en pleine ascension

Depuis le début de l’année 2025, les métaux précieux ont enregistré une belle dynamique sur les marchés, à l’inverse de la majorité des autres matières premières qui connaissent des baisses marquées. L’or, notamment, a progressé de 13 % en euros au premier semestre, soutenu par les tensions géopolitiques, les craintes persistantes autour de l’inflation et les achats importants des banques centrales. Cependant, malgré ce contexte tendu, l’or a montré des signes de faiblesse lors du récent conflit entre Israël et l’Iran, où il n’a guère augmenté.

L’argent a, quant à lui, surpassé l’or, affichant une progression presque doublée. Mais c’est le platine qui s’impose véritablement, avec un rendement spectaculaire de 44 %. Plus rare que l’or, il a atteint 1.400 dollars l’once, alors que l’or stagne autour de 3.300 dollars. Cet écart de prix est exceptionnel, car, historiquement, le platine était souvent plus cher que l’or, marquant ainsi un retour en force de ce métal en 2025.

A l’inverse, d’autres matières premières subissent la pression. Le café arabica a chuté de près de 10 % en euros, favorisé par de bonnes prévisions de récoltes au Brésil. Le cacao connaît une baisse encore plus nette, perdant un cinquième de sa valeur en six mois. Ces baisses, influencées par la dépréciation du dollar, devraient limiter les hausses de prix pour les consommateurs, malgré une légère augmentation récente décidée par les producteurs et distributeurs.

Enfin, le pétrole a reculé de 19 % en euros, une bonne nouvelle pour les pays importateurs comme la Belgique. Malgré une flambée temporaire des cours liée aux tensions au Moyen-Orient, la diversification de la production mondiale, la montée en puissance des Etats-Unis comme exportateurs et les capacités de réserve de l’Opep+ ont réduit l’impact durable des conflits sur les prix énergétiques.

Dette des pays en développement
L’ONU alerte avant la conférence de Séville

A l’approche de la Conférence internationale sur le financement du développement à Séville, l’ONU tire la sonnette d’alarme sur l’explosion du surendettement des pays à faible revenu. Selon Amina Mohammed, Vice-Secrétaire générale de l’ONU, « l’emprunt est devenu un obstacle au développement ». Plus des deux tiers des pays à faible revenu sont aujourd’hui surendettés ou proches de l’être. Près de 3,4 milliards de personnes vivent dans des pays qui consacrent plus de ressources au remboursement de leur dette qu’à la santé ou à l’éducation, un chiffre en hausse de 100 millions en un an.

En 2023, les paiements liés au service de la dette ont atteint 921 milliards de dollars dans les pays en développement, contre 847 milliards en 2022, une envolée attribuée à la hausse des taux d’intérêt mondiaux. En dix ans, le coût du service de la dette a doublé.

Face à cette situation, l’ONU présente un rapport proposant onze mesures concrètes, visant à désamorcer les risques immédiats et prévenir de nouvelles crises. Elles incluent une réallocation des financements existants vers les pays vulnérables, la création d’une plateforme de dialogue structuré entre créanciers et débiteurs, et le renforcement des capacités institutionnelles et des politiques économiques nationales. Selon Rebeca Grynspan, Secrétaire générale de la Cnuced, « il manque encore la volonté politique ».

A moins de cinq ans de l’échéance des Objectifs de développement durable, l’ONU avertit que la crise de la dette mine silencieusement les fondations économiques des pays les plus fragiles. A Séville, les Etats devront transformer les propositions du document final « Compromiso de Sevilla » en engagements concrets pour éviter un effondrement à long terme et protéger des générations entières.

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