
La Tunisie abrite depuis hier et jusqu’à aujourd’hui, à Gammarth, dans la banlieue nord de la capitale, les assises de la réunion arabe régionale de haut niveau, en prélude au 2e Sommet mondial sur le développement social, prévu les 5 et 6 novembre prochain au Qatar.
La Presse — Prennent part à cet évènement préparatoire les ministres arabes des Affaires sociales, le représentant permanent de la Ligue des Etats arabes auprès de l’ONU, le directeur général de l’Organisation arabe du travail, ainsi que d’autres hautes personnalités. Depuis hier matin, ils sont en conclave, dont l’ordre du jour semble être chargé des questions, des enjeux et défis liés à la promotion du capital humain, comme axe central des politiques sociales dans les pays arabes.
A l’aune des ODD 2030
La séance inaugurale a été marquée pour l’allocution d’ouverture du ministre tunisien des Affaires étrangères, Mohamed Ali Nafti, qui a souligné la portée de cette réunion préparatoire au 2e Sommet de Qatar 2025 dont le premier avait eu lieu, il y a maintenant 30 ans.
« Ce rendez-vous, attendu en novembre prochain à Doha et qui coïncidera avec la célébration du 80e anniversaire de l’ONU, vient renouveler notre confiance dans l’action multipartite, visant l’impulsion du développement social et l’amélioration des nouvelles approches internationales beaucoup plus efficaces, afin de réduire les inégalités sociales et les écarts du développement entre les pays du Nord et du Sud », a-t-il encore ajouté.
Il espère voir le Sommet de Qatar déboucher sur des résultats pratiques censés renforcer la justice sociale et accélérer la concrétisation des Objectifs onusiens du développement durable (ODD) d’ici à 2030, notamment la lutte contre la pauvreté, le chômage et toutes les formes de discrimination et d’exclusion, à même d’améliorer les conditions de vie des personnes et favoriser les garanties de stabilité et de développement tant sur le plan régional qu’international.
« Le tout pour un monde meilleur et plus juste où personne ne serait laissé de côté, tel le slogan qu’on avait scandé lors du Sommet de l’Avenir, en septembre dernier à New York, aux Etats- Unis, et qu’on œuvre à le traduire dans les faits », rappelle M. Nafti.
L’expérience de la Tunisie citée en exemple
Et de poursuivre que la réunion de Tunis puise dans la décision du président Kaïs Saïed de placer l’année 2025 sous le signe du « renforcement de l’action multipartite et de la coopération avec l’Organisation des Nations unies ». D’où l’intérêt qu’il y a à opter pour des visions lucides et prospectives, afin de booster le développement social dans le monde arabe.
« Eu égard à notre expérience citée en exemple dans ce domaine, la 44e session du Conseil des ministres arabes des Affaires sociales a, d’ailleurs, choisi la Tunisie pour accueillir cette réunion préparatoire au prochain Sommet de Qatar, lequel sommet est considéré comme porteur d’espoirs pour toute la région dont la Tunisie », relève Issam Lahmar, ministre tunisien des Affaires sociales. Surtout, rappelle-t-il, que le premier sommet sur le développement social remonte à l’année 1995, dont les travaux n’avaient, alors, abouti à rien.
Et depuis, aucune recommandation n’a été suivie d’effet.
30 ans après !
Cette fois-ci, 30 ans après, on revient sur les questions d’ordre purement social liées essentiellement à la lutte contre la pauvreté, l’emploi décent et l’intégration sociale. « Des thématiques sur lesquelles on a beaucoup travaillé : la mise en œuvre du système « Amen », ainsi que la ratification des protocoles et conventions portant sur la garantie du travail digne et décent », se félicite-t-il, évoquant, ici, l’adoption de la nouvelle loi relative à l’organisation des contrats du travail et à l’interdiction de la sous-traitance.
Ce qui est de nature à asseoir les bases de l’emploi décent et l’intégration sociale, à même de favoriser la stabilité professionnelle et nourrir le sentiment d’appartenance à l’entreprise, comme facteurs clés de production et de productivité. Idem pour la loi portant sur la protection des travailleuses agricoles qui est considérée en tant que référence en matière de développement sociale.
« Cette réunion de Tunis est une occasion propice pour aborder les questions prioritaires du développement social dans la région arabe, et ce en prélude au 2ème Sommet, prévu en novembre prochain à Doha», indique Mme Bouthayna Bint Ali Al Jabr Naïmi, ministre qatarie des Affaires sociales.
Cet évènement, ajoute-t-elle, aurait à mobiliser les efforts de solidarité, d’appui et de partenariat dans le monde. « Ce Sommet mondial sur le développement social intervient à une étape cruciale où notre monde fait face à des défis majeurs et décisifs tels que la montée des conflits, la pauvreté, le chômage et les inégalités », révèle-t-elle. Il importe, alors, de s’aligner sur les objectifs du développement et renforcer les relations de partenariat et les opportunités d’action arabe commune, afin de réaliser les ambitions des peuples de la région.