
Transfert des comptes bancaires inactifs
L’État récupère les fonds dès aujourd’hui
La Presse — À partir d’aujourd’hui, les avoirs détenus sur des comptes bancaires inactifs en Tunisie seront transférés à la Trésorerie générale de l’Etat, en application d’une disposition de la loi de finances 2025. Selon le professeur de droit bancaire, Mohamed Nekhili, cette mesure vise à renforcer la transparence et à mobiliser des ressources publiques non utilisées.
«L’Etat a décidé d’accélérer la mise en œuvre de cette procédure pour assainir le secteur bancaire et récupérer les fonds qui dorment depuis des années», explique-t-il. Les comptes dits inactifs sont ceux pour lesquels aucun mouvement n’a été enregistré depuis au moins quinze ans.
Des associations de défense des consommateurs s’inquiètent toutefois d’un manque d’informations des clients. «Beaucoup de personnes ignorent qu’elles détiennent encore des comptes ouverts il y a longtemps. Les banques devraient les contacter activement avant le transfert», estime un responsable d’une association de protection des usagers des banques.
Le gouverneur de la Banque centrale a affirmé que les banques ont reçu instruction d’informer leurs clients et de faciliter la régularisation de leurs comptes avant la date limite.
Microfinance
Un TEG record à 25,7 %
Le Taux Effectif Global (TEG) appliqué aux emprunteurs des institutions de microfinance a atteint 25,7 % à la clôture de l’année 2024, c’est ce qui ressort des dernières données de l’Autorité de Contrôle de la Microfinance (ACM). Cette mesure standardisée exprime, en pourcentage annuel, le coût total réel d’un crédit pour l’emprunteur.
Il inclut non seulement le taux d’intérêt nominal appliqué au prêt, mais aussi tous les frais et charges obligatoires liés à l’opération de crédit, comme : les intérêts, les commissions, les frais de dossier, les primes d’assurance liées au prêt et parfois d’autres coûts annexes.Chargée d’exercer une surveillance rigoureuse du secteur, l’ACM est une autorité indépendante dont la mission principale est la régulation des institutions de microfinance.
Elle est organisée autour d’une direction générale et d’un conseil d’administration comprenant des représentants du ministère des Finances et de la Banque centrale de Tunisie. En 2024, plus de 800.000 personnes ont bénéficié de crédits accordés par ces institutions, pour un encours total de 2.562,5 millions de dinars, en hausse par rapport à 2023 où 769.150 clients avaient reçu un montant global de 2.211,3 millions de dinars.
Cette croissance reflète à la fois une augmentation du nombre de bénéficiaires et un accroissement des ressources mobilisées par le secteur. Toutefois, l’ACM met en garde contre la hausse du TEG, qui pourrait mettre en péril la mission centrale du microcrédit: faciliter l’accès aux services financiers des populations fragiles.
Pour répondre à cet enjeu, les autorités financières tunisiennes renforcent les programmes d’inclusion financière, favorisant ainsi l’accès aux financements, la croissance économique, la réduction de la pauvreté et la création d’emplois. La loi de finances 2025 a également alloué une enveloppe de 20 millions de dinars destinée à soutenir les initiatives en faveur des populations vulnérables.
Le secteur de la microfinance en Tunisie se compose actuellement de sept institutions opérant via 232 agences réparties sur tout le territoire, complétées par une structure associative et 289 associations régies par le décret-loi n° 2011-117.
«Gitas» et «Gifas» s’unissent pour l’innovation et la formation
L’Aérospatial se dynamise
Lors du Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace– Paris Le Bourget 2025, le Groupement des industries tunisiennes aéronautiques et spatiales (Gitas) et le Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas) ont signé un mémorandum d’entente stratégique. Cette coopération vise à dynamiser la «Supply Chain aéronautique franco-tunisienne» autour de trois axes principaux.
Le programme «AeroExcellence» ambitionne d’élever les compétences et la performance industrielle des acteurs tunisiens, en les alignant sur les standards internationaux. Parallèlement, le projet «Air Cyber» renforce la cybersécurité dans les chaînes de valeur aéronautiques, un enjeu crucial face aux risques numériques croissants.
Un troisième volet important concerne le développement de la formation professionnelle et universitaire, essentiel pour répondre à la demande croissante de main-d’œuvre qualifiée dans ce secteur en pleine expansion. Cette collaboration s’inscrit dans un contexte dynamique : la France demeure le principal investisseur aéronautique en Tunisie. Les entreprises françaises y intensifient leurs activités pour accompagner la montée en cadence des grands donneurs d’ordres mondiaux.
Le partenariat entre le « Gitas» et le «Gifas» illustre l’importance des coopérations euro-méditerranéennes dans l’aéronautique, permettant de relever ensemble des défis liés à la souveraineté industrielle, à l’innovation technologique et à la durabilité. Ainsi, cette nouvelle étape consolide la compétitivité et la résilience de la filière aéronautique tunisienne et française, tout en favorisant une intégration régionale renforcée, bénéfique pour l’ensemble des acteurs économiques.