
Dans le cadre de la préservation de la qualité sanitaire et commerciale des dattes, produit emblématique de l’agriculture oasienne à Kébili, les autorités régionales redoublent d’efforts pour faire face à la recrudescence de l’acarien rouge de la poussière. Cette menace phytosanitaire sérieuse constitue un danger croissant pour les palmeraies, en particulier dans les zones de production intensive, où les conditions climatiques et les déséquilibres écologiques en favorisent la prolifération
La Presse — Sous l’impulsion de la Commission régionale du développement agricole, et en partenariat étroit avec le Centre technique des dattes, le Centre régional de recherche en agriculture oasienne, ainsi que l’Union régionale de l’agriculture et de la pêche, une stratégie intégrée de lutte a été mise en œuvre. Elle repose sur la combinaison d’interventions directes, de campagnes de sensibilisation et d’un accompagnement technique rapproché auprès des agriculteurs.
Des réunions ont ainsi été organisées dans toutes les délégations de la région. Ces rencontres ont permis de renforcer les connaissances des agriculteurs sur l’identification précoce des symptômes, les techniques culturales préventives, et surtout sur l’usage raisonné des produits phytosanitaires. Un accent particulier a été mis sur le respect des délais d’intervention, la bonne préparation des solutions de traitement, ainsi que sur les risques de résistance en cas de traitements mal appliqués.
Face à l’ampleur de l’infestation, une campagne régionale de traitement a été lancée, divisée en deux phases principales. La première, entamée dès le mois de mai, a ciblé les zones les plus touchées par l’acarien. La deuxième de traitement est en cours de planification et visera les zones encore à risque.
Ces efforts ne se limitent pas aux seuls traitements chimiques. Les autorités insistent sur la nécessité d’adopter une approche globale, combinant l’assainissement des palmeraies, l’amélioration de l’irrigation, et la suppression des sources de poussière et d’encombrement qui favorisent le développement de l’acarien. Les agriculteurs sont également invités à signaler rapidement les foyers d’infestation afin de permettre une intervention rapide et ciblée.
Il est important de souligner que la lutte contre l’acarien rouge de la poussière ne concerne pas uniquement la protection des arbres : il s’agit d’un enjeu économique, social et environnemental majeur. La région de Kébili, qui produit certaines des meilleures dattes du pays, dépend fortement de la santé de ses oasis pour assurer des revenus stables à des milliers de familles et garantir la pérennité de l’écosystème oasien.
En conclusion, les actions en cours illustrent une mobilisation exemplaire des structures agricoles régionales, des centres de recherche, et du tissu agricole local, dans un élan commun pour sauver la récolte, protéger les palmiers, et garantir la qualité d’un produit stratégique pour la Tunisie. Cette dynamique collective mérite d’être soutenue, renforcée et inscrite dans la durée afin d’éviter toute récidive de ce fléau à l’avenir.