Le taux de consommation de cannabis chez les jeunes âgés de 15 à 17 ans a été multiplié par quatre entre 2013 et 2021, a alerté mardi Nabil Ben Salah, responsable au ministère de la Santé.
Lors de la 22ᵉ édition de la session « Population et santé reproductive », tenue autour du thème « La famille et la dépendance : réalité et attentes », et organisée par l’Office national de la famille et de la population (ONFP), Ben Salah a précisé que le ministère de la Santé œuvre, dans le cadre de la stratégie nationale de prévention des addictions, à la mise en place d’une plateforme de collecte de données régulièrement actualisée. Cette base permettra de recenser le nombre de personnes dépendantes et d’identifier les types de drogues circulant dans le pays. Ce projet implique plusieurs ministères.
La stratégie nationale, lancée en 2021, s’articule autour de six axes : la prévention, la réduction des risques, le traitement, la réinsertion sociale et professionnelle, la création d’un environnement propice à l’accès aux soins, et la lutte contre la stigmatisation.
Ben Salah a souligné que les structures de traitement sont disponibles au sein des services de psychiatrie des hôpitaux publics, ainsi qu’au Centre Amal spécialisé, situé dans le complexe sanitaire de Djebel Oust (gouvernorat de Zaghouan). Ce centre assure chaque année, depuis sa réactivation en 2019, le traitement d’environ 1 300 patients.
Il a annoncé l’ouverture, courant juillet, d’une clinique spécialisée dans le traitement des addictions à Sfax, ainsi que la rénovation et la remise en service du centre de traitement des addictions de Thyna (gouvernorat de Sfax). Un nouveau centre sera également créé dans la région du Sahel d’ici la fin de l’année.
Par ailleurs, le ministère prévoit de mettre en place, au sein des différents centres de l’ONFP, des unités spécialisées dans la prise en charge des adolescents dépendants.
De son côté, Ali Douaji, PDG de l’ONFP, a souligné l’engagement de l’Office dans la prévention des addictions, notamment auprès des jeunes et des groupes vulnérables. Il a indiqué que sa stratégie repose sur trois piliers : l’information, l’éducation et la communication ; le soutien psychologique pour accompagner le sevrage ; et l’orientation des personnes vers des structures spécialisées.
Il a ajouté que l’ONFP propose des consultations psychologiques dans ses centres régionaux, et joue un rôle d’interface pour orienter les patients vers les centres de traitement des addictions relevant du ministère de la Santé.
