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Surveillance des plages : Redoubler de vigilance

Les appels à éviter les plages par cette chaleur caniculaire, qui touche même l’Europe, sonnent comme un avertissement aux baigneurs, afin de redoubler de vigilance, et aux sauveteurs pour renforcer leurs rangs.

La Presse — La qualité de la surveillance des plages par les sauveteurs en Tunisie est une préoccupation majeure et un sujet de débat récurrent, notamment en raison du nombre élevé de noyades chaque saison estivale. Parmi les points faibles de la surveillance, il y a le manque de sauveteurs qualifiés.

De nombreuses plages, y compris des zones touristiques importantes, souffrent d’un manque criant de maîtres-nageurs sauveteurs. Ainsi, cette saison ne fait pas l’exception. Au mardi 1er juillet 2025, sur les 2.335 sauveteurs nécessaires pour assurer la surveillance des plages, seuls 734 ont été effectivement déployés, ce qui représente un maigre pourcentage de 31%.

A Zarzis et Djerba, le taux baisse encore jusqu’à 9%. Même si le métier de sauveteur est un «métier à part entière», le recrutement saisonnier et la précarité des postes contribuent à ce déficit, car les jeunes formés ne restent pas toujours, quand ils ne font pas montre d’un désintérêt…

L’insuffisance d’infrastructures, l’inadéquation des postes de secours et le manque de matériel d’intervention rapide et efficace sont souvent signalés sur de nombreuses plages et zones de baignade.

Points saillants et défaillants

Les zones non surveillées sont sujettes aux risques de noyades et baignades, tout autant que celles très fréquentées et surveillées. Un grand nombre de plages, en particulier celles moins fréquentées ou plus isolées, ne bénéficient d’aucune surveillance, ce qui augmente considérablement les risques.

Il ne s’agit même pas d’évoquer les 28 plages interdites à la baignade en raison de la pollution des eaux, que chaque citoyen tunisien ou même étranger est censé connaître en bonne et due forme, pour ne pas la fréquenter ni de loin, ni de près. Car le non-respect des consignes de sécurité par certains baigneurs est une réalité.

Malgré les avertissements et la signalisation via des drapeaux colorés principalement blanc, vert et rouge, de nombreux baigneurs ne respectent pas les consignes de sécurité, s’aventurant dans des zones dangereuses, bravant les conditions météorologiques défavorables comme les vents forts, vagues élevées, ou ne surveillant pas leurs enfants.

L’utilisation du téléphone portable par les adultes est souvent citée comme une cause d’inattention et source de distraction malvenue. Mais il y a aussi des facteurs environnementaux. Les changements dans les courants marins et les conditions météorologiques imprévues comme les vagues soudaines, les courants d’arrachement peuvent rendre la baignade risquée, même pour des nageurs expérimentés.

Alors que les cas de noyades se sont multipliés ces derniers jours, l’un d’entre eux, qui a vu la disparition d’une fillette de 3 ans dénommée Mariem, avait suscité une vive émotion auprès de la population tunisienne. L’enfant aurait été emportée vendredi 28 juin 2025 par les courants marins alors qu’elle se trouvait sur une bouée en mer, avant que son corps sans vie ne soit retrouvé sur les côtes de Korba.

La Protection civile a également renouvelé son appel à la vigilance et au respect des consignes de sécurité, en particulier lors de la baignade des enfants. On a contacté la Protection civile, par l’intermédiaire du chargé de communication, M. Moez Triaa, qui n’a pas donné assez de détails sur ce qui a été déjà divulgué.

Pour une vigilance accrue

Les autorités, notamment le ministère de la Santé et la Protection civile, lancent régulièrement des appels à la vigilance et publient des listes de plages interdites à la baignade en raison de la qualité de l’eau ou des risques. Des campagnes de sensibilisation sont également mises en place.

La Protection civile insiste sur l’importance de respecter le drapeau rouge et les recommandations de sécurité. Il y a des recommandations pour améliorer la situation, comme la formation et le recrutement de sauveteurs. Il est crucial d’investir dans la formation et le recrutement de maîtres-nageurs sauveteurs qualifiés, en envisageant des postes à plein temps et en assurant leur maintien en condition et leur recyclage.

L’amélioration des infrastructures est nécessaire, en équipant toutes les plages fréquentées de postes de secours adéquats et de matériel de sauvetage. Renforcer les campagnes de sensibilisation auprès du public, en mettant l’accent sur les dangers de la baignade dans des zones non surveillées, le respect des consignes de sécurité et la surveillance des enfants est primordial.

Un programme national d’apprentissage de la natation a même été évoqué par les différentes parties prenantes. Certains experts suggèrent de réfléchir à un programme national d’apprentissage de la natation dans les écoles, étant donné que de nombreux jeunes ne savent pas nager. Une collaboration multisectorielle et la coordination des efforts sont nécessaires, pour aborder ce problème de santé publique.

Les statistiques de noyades en Tunisie restent préoccupantes. Au début de l’été 2025, la Protection civile a enregistré un nombre inquiétant de décès par noyade en quelques semaines, dont une majorité d’enfants. En 2023, plus de 200 cas de noyade ont été recensés. 

Ces tragédies touchent un large périmètre côtier. Bien que des efforts soient faits, la surveillance des plages en Tunisie est souvent jugée insuffisante face aux risques de noyade, nécessitant des mesures structurelles et un changement de comportement de la part des baigneurs pour améliorer la sécurité.

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