Accueil A la une Tsunamis, séismes, volcans, courants en Méditerranée : démêler le vrai du faux

Tsunamis, séismes, volcans, courants en Méditerranée : démêler le vrai du faux

Face aux rumeurs virales évoquant des risques accrus de tsunamis, séismes ou courants marins en Méditerranée, l’Observatoire tunisien de la météo et du climat (OTMC) dément tout danger imminent. L’organisme appelle les citoyens à rester vigilants face aux fausses informations circulant en ligne, tout en rappelant que la baignade reste sûre, à condition de respecter les consignes de sécurité.

Le professeur en géographie, chercheur spécialisé en risques naturels et expert en climatologie tunisienne, Amer Bahba, a expliqué dans une note publiée sur la page officielle de l’Observatoire tunisien de la météo et du climat (OTMC) que chaque été, la Tunisie enregistre un certain nombre de noyades. En 2023, 52 décès par noyade ont été recensés entre juin et juillet. Pour la même période en 2024, ce chiffre s’élève à 48, avant d’atteindre 69 cas au 14 août 2024. “Ces chiffres, bien que tragiques, restent dans la moyenne annuelle et ne traduisent pas un phénomène nouveau ou exceptionnel”, a-t-il souligné.
Il a ajouté que les autorités tunisiennes identifient plusieurs causes majeures aux noyades estivales : la mauvaise maîtrise de la natation, l’absence de surveillance des enfants, la baignade dans des zones dangereuses, notamment les plages rocheuses ou à fortes vagues, comme celles du Cap Bon (gouvernorat de Nabeul) ou de Bizerte et la fréquentation croissante de plages isolées et non surveillées, souvent promues sur les réseaux sociaux, mais difficiles d’accès pour les secours.
En ce qui concerne les courants marins, l’expert a indiqué que les courants dits “de retour” ou “sauvages” sont des phénomènes naturels connus et non récents. “Ils deviennent plus actifs lors de vents forts ou d’une mer agitée, particulièrement près des côtes rocheuses ou sablonneuses du nord-est tunisien (ex. : Kélibia, El Haouaria, Bizerte), zones influencées par le détroit de Sicile”, a-t-il encore précisé.

Les tsunamis en Méditerranée : un risque très rare

Contrairement à ce que laissent entendre certaines vidéos virales, aucun risque de tsunami imminent n’a été détecté. L’histoire montre que les tsunamis en Méditerranée sont extrêmement rares et, lorsqu’ils surviennent, peu destructeurs. Le dernier exemple marquant date de 2003, à la suite du séisme de Boumerdès en Algérie. Le tsunami le plus important enregistré remonte à l’an 365 après J.-C., sur les côtes grecques, à la suite d’un séisme majeur.
L’Observatoire alerte aussi contre la diffusion de vidéos anciennes, montées ou générées par intelligence artificielle, qui alimentent une panique injustifiée. Il insiste : la mer Méditerranée ne présente pas de danger imminent inédit, et la baignade reste possible dans le respect strict des consignes de sécurité émises par la Protection civile.
Sur un autre plan, l’OTMC a indiqué que le réchauffement climatique n’est pas un phénomène nouveau. Bien qu’il influence certaines tendances météorologiques, notamment à l’automne, son impact dépend surtout de la survenue de dépressions fortes. Les conditions observées cet été (chaleur persistante, sécheresse) ne diffèrent pas significativement de celles des années précédentes (2021–2023).
Ceci pour dire que le climat méditerranéen reste sous contrôle. L’Observatoire appelle les citoyens à s’informer auprès de sources officielles et à ne pas relayer de fausses informations, notamment en période estivale où la désinformation peut avoir des conséquences graves.

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