Accueil Société Recul de la culture de la tomate à Sidi Bouzid : un appel à la réforme

Recul de la culture de la tomate à Sidi Bouzid : un appel à la réforme

La campagne de cueillette des tomates saisonnières a récemment débuté dans le gouvernorat de Sidi Bouzid, avec une production estimée à environ 59 000 tonnes destinées à la transformation industrielle, sur une superficie de 735 hectares.
Cette filière stratégique connaît toutefois un recul notable, passant de 120 000 tonnes lors de la campagne 2013/2014 à 70 000 tonnes en 2019/2020, avant de remonter à 91 000 tonnes en 2021/2022.
Cette baisse s’explique principalement par la réduction progressive des superficies cultivées, a indiqué Mourad, chef du service de la production végétale au Commissariat régional au développement agricole (CRDA), à l’agence TAP.
La production reste concentrée dans les délégations de Sidi Bouzid-Ouest, Bir El Hafey, et dans une moindre mesure, Essabala. Le secteur mobilise près d’un millier d’agriculteurs, mais souffre d’un morcellement important des exploitations, avec une superficie moyenne par agriculteur oscillant entre 2 et 2,5 hectares, ce qui freine tout effort d’investissement structurant.
Pour sa part, Midani Dhaoui, président du Syndicat national des agriculteurs de Tunisie (SYNAGRI), a souligné la baisse persistante des rendements, conséquence de maladies favorisées par l’humidité et l’inefficacité des traitements phytosanitaires disponibles.
Il déplore également l’absence d’ajustement des prix face à la hausse des coûts de production, l’absence de mécanismes publics de fixation des prix, ainsi que l’inexistence de contrats types liant producteurs et industriels. À cela s’ajoute un vide juridique concernant les collecteurs, qui devraient pourtant exercer dans le respect d’un cahier des charges garantissant la traçabilité et la qualité.
Il préconise, à cet effet, l’instauration de contrats de production obligatoires entre producteurs et transformateurs pour protéger les intérêts des deux parties, insistant sur la nécessité d’organiser les centres de collecte conformément aux dispositions légales en vigueur.
À cet égard, il a appelé les producteurs à se regrouper au sein de structures professionnelles capables de mutualiser les intrants et de mieux valoriser leur production sur le marché.

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