
En quelques mois, la Transtu est parvenue à doubler le nombre de ses bus grâce à l’acquisition de 300 bus chinois et de 165 bus usagés en provenance de la Ratp (Régie autonome des transports parisiens).
La Presse — Le plus dur reste à faire. Maintenant, on s’en remet à la stratégie que va adopter l’opérateur de transport urbain du Grand Tunis.
Dans le flou
En effet, les clients de cette société sont impatients de connaître ses véritables intentions, comment elle va dispatcher ses bus et comment elle va réorganiser son réseau. Ces mêmes clients font connaître leur impatience à travers les réseaux sociaux et grâce aux médias.
Ces nombreux questionnements et attentes se multiplient devant l’absence d’éclaircissements de la part de la Transtu. Il y a beaucoup de tapage à propos de la réception d’importantes quantités de véhicules mais rien ne filtre à propos de leur utilisation et de leur affectation.
Jusqu’à l’heure, on ne connaît rien des plans à mettre en œuvre concernant la répartition des bus selon les destinations. Actuellement, il y a 245 lignes en service. Y aura- t-il création de nouvelles lignes et le renforcement d’autres ? Les responsables ont- ils l’intention de rétablir quelques lignes déjà supprimées ou diminuées au maximum ?
Il est temps que la société de transport de Tunis établisse de vrais canaux de communication avec les usagers. Car, actuellement, tous les ponts sont coupés. Personne ne connaît ce que fait cette entreprise et ce qu’elle envisage de faire. Particulièrement en cette étape cruciale. Malgré les nombreux outils de communication dont on dispose, le niveau minimum d’efficacité n’a pas été atteint. Les clients s’estiment ignorés. Les seules informations qui leur parviennent le sont par le biais des mêmes canaux. Soit une radio privée parce qu’il y a des liens personnels avec les animateurs (accorder des scoops !), soit la page officielle sur Internet.
Établir de vrais canaux de communication
Nous nous permettons, malgré tout, de rappeler qu’il est nécessaire d’établir des liens avec les clients et se prêter au jeu du contact direct. C’est le seul moyen d’être à l’écoute de leurs doléances. On ne peut prétendre tout savoir sans cette voie.
C’était la conviction des responsables il y a quelques décennies. On se rappelle le panel (formé d’un nombre d’usagers du train de la banlieue Sud) qui se réunissait périodiquement pour examiner les problèmes et leur apporter les solutions. Ce modèle a été remis au goût du jour, récemment, au niveau du métro du Sahel.
On le voit bien, l’usager demande plus et mieux. Aujourd’hui, il est dans l’expectative. Que lui réserveton ? Les responsables de l’exploitation du parc vont-ils répondre à ses attentes (qui sont très nombreuses) ?
Jusqu’à quand va-t- il attendre la mise en service des bus nouvellement acquis ? On constate une impatience qui grandit, de jour en jour et des espérances à n’en plus finir. Ses attentes sont, également, on ne peut plus précises. Sa confiance se renforce chaque fois que le Chef de l’Etat s’implique directement et appelle à accélérer l’amélioration des conditions de transport. Pour sa part, le ministre du Transport, lui-même, s’est engagé sur la bonne voie. Pourvu que cela porte ses fruits et réponde au plus vite aux attentes légitimes des Tunisiens.
Les attentes sont connues
Dans la prochaine étape, il sera question de renforcer les lignes actuelles, garantir le maximum de fréquences et de ponctualité, rétablir des lignes supprimées ou réduites, créer de nouvelles lignes pour des agglomérations ignorées (anciennes et nouvellement érigées). Sur un autre plan, les gens attendent de trouver, rapidement, une solution à l’élimination de la ligne 3 du métro et le sort réservé à son terminus.
Dans le même contexte, on verrait d’un bon œil l’exploitation de la quarantaine de rames de métro qui devraient être remises en l’état. En outre, on doit trouver une solution à l’attente inter minable de l’extension de la ligne du métro 6. Cela fait plus de 8 ans qu’elle aurait dû être achevée. Mais on ne peut s’empêcher de revenir sur la lancinante et intrigante question de la suppression de deux stations clés du métro, à savoir la station de l’avenue de Paris et celle de l’avenue Habib Thameur.
La Transtu a pris le prétexte d’un malencontreux incendie survenu dans cette dernière station pour supprimer l’une et l’autre. Cela persiste depuis 2017. Malgré les demandes des usagers de rétablir ces deux arrêts importants, rien n’y fait. On ne va pas nous dire qu’il est question de sécurité (présence de l’IFT: Institut français de Tunis).
Faut-il rappeler, à qui de droit, qu’il y a 5 ans, le Président de la République avait ordonné la réouverture à la circulation sur la principale artère de la capitale. C’était à l’occasion d’une visite au ministère de l’Intérieur. Y a-t-il un autre endroit plus à même d’être sécurisé ?
Il est difficile de ne pas parler du TGM. La réparation du pont Kheired-dine a trop duré et les habitants de la banlieue Nord sont fatigués des conditions de transport par les bus de la ligne 347. La ruée vers les plages occasionne les désagréments que tout le monde peut deviner d’autant que la fréquence est loin de répondre à la forte demande.
Verra-t-on une véritable amélioration des conditions de transport au niveau de tout le réseau à partir de la deuxième quinzaine de ce mois comme le laisse entendre la rumeur (en l’absence d’une stratégie efficace de communication) ou devra ton attendre la rentrée scolaire et la fin de l’année jusqu’à l’accomplissement des opérations qui restent à faire (selon un certain discours officiel ?).
A franchement parler, tout le monde plébisciterait l’échéance la plus courte. Mais est ce l’avis de la Transtu ?
Wait and see !