
Donnant-donnant, tel semble être le principe de négociations du président Trump. Dans ce domaine, il est intraitable avec ses partenaires comme avec ses adversaires. Joueur coriace, il veut toujours gagner contre tout le monde. Tout le monde ? Non, il y a une exception : son protégé Netanyahou.
Ce dernier s’est rendu pour la troisième fois à Washington, depuis le début de son 3e mandat en décembre 2022, pendant que des négociations sur Gaza se tiennent à Doha (Qatar). Comme à son habitude pendant ses déplacements à Washington (où la dernière fois il avait été reçu avec une standing ovation au Congrès américain), il déclare être prêt à accorder des concessions: un subterfuge de plus.
Pendant la guerre de 12 jours contre l’Iran, le monde retenait son souffle, se demandant si les Américains allaient intervenir ou non. Après un temps d’hésitation, ils y sont allés avec leurs avions et leurs bombes. Le président américain réclame (amicalement) aujourd’hui un retour pour service rendu, il demande à son hôte l’arrêt des bombardements sur Gaza en échange d’une trêve de 60 jours et la libération de prisonniers palestiniens. Ce qui lui permettrait de clore ce dossier sereinement (pense-t-il).
Optimiste, Trump a estimé dimanche qu’il existait «de bonnes chances» de parvenir à un accord. «Nous avons déjà fait sortir beaucoup d’otages, mais en ce qui concerne les otages restants, un bon nombre vont sortir. Nous pensons y parvenir cette semaine», a-t-il déclaré à des journalistes.
De son côté, le bourreau de Gaza déclare que sa rencontre à Washington pourrait «contribuer à faire avancer ce résultat (les vœux de Trump) que nous espérons tous». Comment croire à de telles paroles quand elles sortent de la bouche d’un menteur expert, génocidaire poursuivi par la justice internationale, destructeur de la bande de Gaza, tueur de civils, partisan de la guerre sans fin, artisan de l’annexion insidieuse et systématique de la Cisjordanie ? Comment le croire quand dans le même temps qu’il négocie avec son parrain, ses avions larguent des bombes sur des femmes et des enfants ? Douze personnes ont été tuées lundi et de nouveaux bombardements ont fait hier 18 victimes palestiniennes, annonce la Défense civile de la bande de Gaza.
Lors d’un dîner, lundi, le président Trump remet sa demande sur le tapis et la reformule; il affirme à propos du Hamas: «Ils veulent une rencontre et ils veulent ce cessez-le-feu». La réponse de son poulain est on ne peut plus absurde et sidérante, il annonce une surprise disant avoir présenté la nomination du président américain pour le prix Nobel de la paix en lui remettant la lettre qu’il a envoyée au comité Nobel.
Incroyable, démentiel ! Comment un assassin recherché par la justice internationale qui saborde tous les processus de paix ose-t-il présenter un si noble projet ? Oui, le ridicule ne tue pas. Quant aux résultats des négociations, nous avons toujours affirmé qu’elles n’auront pas lieu tant que le boucher et ses ministres tiennent le gouvernail.