
On a démêlé le vrai du faux concernant la chaleur caniculaire qui touche actuellement la Tunisie, tout en se basant sur les informations éminemment plus fondées et avérées de l’Institut national de la météorologie.
La Presse — Alors que la Tunisie étouffe sous une vague de chaleur intense en ce début d’été 2025, de nombreuses rumeurs et informations non vérifiées circulent, alimentant l’inquiétude et parfois la désinformation. Pour faire le point et démêler le vrai du faux, on s’est basé sur les données et prévisions de l’Institut national de la météorologie (INM), la source officielle et la plus fiable en la matière en Tunisie.
Le vrai est que des températures exceptionnellement élevées ont été confirmées. L’INM a confirmé que le mois de juillet 2025 connaît bel et bien des températures supérieures aux moyennes saisonnières sur l’ensemble du territoire tunisien. Les relevés quotidiens montrent des pics dépassant régulièrement les 40°C à l’intérieur du pays, atteignant les 35-38°C sur les régions côtières, souvent accompagnés d’un taux d’humidité élevé rendant la sensation de chaleur encore plus accablante.
« Jusqu’à 43° C sous le sirocco… » titrait-on via le site web : www.lapresse.tn. «Nous observons une masse d’air chaud persistante qui stagne sur la région, entraînant une hausse significative des températures», a expliqué récemment un météorologue de l’INM. «Cette situation est caractéristique des vagues de chaleur estivales, mais son intensité et sa durée actuelles sont notables.»
Comme l’a précisé Abderrazek Rahal, météorologue de l’INM sur les ondes de la Radio nationale, dans l’ensemble il n’y a pas de vague de chaleur prévue cette semaine. Il a clairement fait le point à ce sujet : « Nous ne prévoyons pas de vague de chaleur, ni pour aujourd’hui (ndlr : lundi dernier) ni pour les jours à venir ».
Toutefois, les cartes de prévisions de l’INM indiquent que la chaleur devrait persister encore plusieurs jours, avec des températures restant élevées, notamment au Sud et au Centre du pays, avant une légère baisse progressive attendue vers la fin de la semaine prochaine. M. Rahal a ajouté que certaines plages sont désertées, depuis la diffusion d’informations sur une hausse record des températures, estimant que ces rumeurs peuvent avoir des répercussions sur la saison touristique.
Mythes et rumeurs démystifiés par l’INM
Plusieurs allégations infondées ont circulé ces derniers jours. L’INM a tenu à apporter les clarifications suivantes. «La Tunisie bat tous les records historiques de chaleur chaque jour» est de l’intox. Bien que les températures soient très élevées, l’INM précise que, à ce jour, tous les records absolus de chaleur enregistrés dans le passé ne sont pas systématiquement battus quotidiennement. Certains records locaux peuvent être approchés ou dépassés ponctuellement, mais il est erroné de généraliser cette affirmation à l’ensemble du pays et à chaque jour de cette période.
Les données historiques de l’INM sont claires à ce sujet. Pourtant, une partie de la population locale a « mordu à l’hameçon » en ayant tôt cru que les températures avoisineraient les 60° C, ce qu’il ne faut pas entendre, selon leurs propres témoignages (sic !). «Cette chaleur est due à une tempête solaire ou un phénomène cosmique rare» est une autre fausse information qui a circulé et suscité la surenchère.
L’INM attribue cette vague de chaleur à des facteurs météorologiques bien établis : une dépression saharienne remontant du sud, associée à un anticyclone en altitude, créant une configuration atmosphérique propice à la persistance de l’air chaud et sec.
Il n’y a aucune corrélation scientifique établie entre cette chaleur et des événements solaires ou cosmiques. «Les coupures d’eau sont directement liées à la chaleur », encore une idée partiellement fausse. Si la forte consommation d’eau en période de canicule peut mettre à rude épreuve les infrastructures de distribution d’eau, l’INM, en tant qu’institut météorologique, n’est pas responsable des décisions de gestion de l’eau.
Cependant, il est vrai que la demande accrue en eau durant ces périodes extrêmes peut accentuer des problèmes préexistants de distribution, mais cela relève davantage de la gestion des ressources par les autorités compétentes que d’un phénomène météorologique direct. «Il n’y a aucune prévision d’amélioration avant la fin de l’été» est une négation non vérifiée.
L’INM fournit des prévisions à moyen terme. Comme mentionné, une légère détente est prévue vers la fin de la semaine prochaine, même si l’été tunisien reste par nature chaud. Les prévisions météorologiques ne peuvent pas affirmer avec certitude la persistance de conditions extrêmes sur plusieurs mois.
Recommandations de l’INM face à la canicule
Face à cette chaleur avérée, l’INM, en collaboration avec les autorités sanitaires, rappelle l’importance de suivre les recommandations pour se protéger. L’hydratation est nécessaire et primordiale. Il est important de boire beaucoup d’eau régulièrement, même sans sensation de soif. S’assurer une protection du soleil. Éviter l’exposition directe au soleil aux heures les plus chaudes, entre 10h00 et 17h00.
Porter des vêtements légers et amples. Pour le refroidissement de son environnement, il est de bon ton d’utiliser des ventilateurs, climatiseurs si disponibles, ou prendre des douches fraîches. Faire preuve de vigilance. Surveiller les personnes vulnérables comme les personnes âgées, enfants en bas âge, ou les personnes souffrant de maladies chroniques.
Pour se référer à la météo exacte, il y a également les différents points d’indication de la température claire et précise à l’extérieur, qu’on voit parfois en ville à Tunis, au niveau du square de la rue de Palestine ou sur l’Avenue Habib Bourguiba, auxquels les citoyens peuvent se référer loin des surenchères sur les réseaux sociaux. Développer et généraliser cette initiative à de nombreux quartiers en Tunisie peut être fort louable et à encourager.
En attendant, l’Institut national de la météorologie invite le public à se référer uniquement à ses bulletins officiels et à ses plateformes de communication pour obtenir des informations fiables et précises sur les conditions météorologiques. La prudence est de mise, mais la panique, alimentée par des informations erronées, doit être évitée.