Accueil A la une 11 juillet 2005/ 11 juillet 2025 : Srebrenica, le devoir de mémoire face à l’oubli

11 juillet 2005/ 11 juillet 2025 : Srebrenica, le devoir de mémoire face à l’oubli

Trente ans après le génocide, Srebrenica demeure une plaie ouverte dans l’histoire européenne et musulmane à la fois.

Le 11 juillet 1995, sous la protection théorique des Nations unies, Srebrenica tombait aux mains des forces serbes de Bosnie. En quelques jours, plus de 8 000 hommes et adolescents bosniaques étaient exterminés, méthodiquement, parce qu’ils étaient musulmans. Les survivants, femmes, enfants et personnes âgées, furent chassés de leurs

foyers, souvent après avoir assisté à l’assassinat de leurs proches. Ce n’était qu’une entreprise d’anéantissement.

En effet, la justice internationale a reconnu l’évidence : il s’agissait d’un génocide. Ratko Mladić et Radovan Karadžić, condamnés à la perpétuité, paient aujourd’hui pour leurs crimes. Mais les procès ne rendent pas les disparus. Chaque année, de nouvelles victimes sont identifiées, et chaque 11 juillet, de nouvelles tombes se
remplissent. Des centaines de familles attendent encore, trente ans plus tard, de pouvoir enterrer leurs morts.

Srebrenica n’est pas qu’un drame bosnien. C’est l’échec de l’Europe, de ses institutions, de ses valeurs. Alors que les signaux d’alarme s’accumulaient, le monde a détourné le regard. Les Casques bleus néerlandais, impuissants ou complices, n’ont pas empêché l’inacceptable.

Aujourd’hui, alors que les discours de haine ressurgissent et que les conflits identitaires se multiplient, Srebrenica nous rappelle une vérité simple : le pire est toujours possible. Les mécanismes qui ont conduit au génocide – la diabolisation de l’autre, la passivité internationale, la lâcheté politique – existent toujours.

Trente ans plus tard, le travail de mémoire reste incomplet. Les négationnistes continuent de nier l’évidence, les divisions ethniques persistent, et les leçons de Srebrenica sont trop souvent ignorées. Mais chaque nom prononcé, chaque archive ouverte est une victoire contre l’oubli.

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