
Il n’y a pas très longtemps, l’espoir de jouer pour le titre était possible. Aujourd’hui, remporter le sacre est devenu un rêve irréalisable…
La Presse — Du temps de l’amateurisme, des clubs comme le COT, la JSK, le CAB, pour ne citer que ceux-là, pouvaient concurrencer l’EST, le CSS, le CA et l’ESS dans la course au titre. Désormais, avec l’instauration du professionnalisme, nous assistons à un championnat à deux vitesses. Les clubs les plus huppés jouent pour une place au «soleil» et les autres, dont la situation matérielle est précaire, font de la figuration ou luttent pour leur survie en Ligue 1.
Toutefois, il y a une exception ces dernières saisons, à savoir l’USM, mais elle ne fait pas la règle. Parmi donc la deuxième catégorie, il y a le CAB! La logique veut qu’une équipe qui n’a pas suffisamment de moyens financiers n’a aucune chance d’accéder à une place dans le podium de l’avis même des responsables. Les Cabistes se trouvent malheureusement dans cette situation.
On court toujours pour honorer ses engagements financiers vis-à-vis des joueurs, des fournisseurs, de la FTF etc… et dans pareil cas, il est difficile de voir grand. On se contente alors d’une place dans le milieu du classement et au mieux battre de temps à autre un adversaire du haut du tableau. Et ainsi on se satisfait du côté des responsables!
Manque de moyens
Dans les gradins, on n’est pas du même avis. On veut que le CAB soit plus ambitieux. Quoi de plus légitime! Seulement, les moyens matériels manquent terriblement aux Nordistes. Et la campagne de collecte de fonds qui est en cours à Bizerte ne changera rien à la situation du Club au vu de la somme collectée jusqu’ici.
Dans pareil contexte, le CAB est-il condamné à jouer les seconds rôles éternellement? Dans un sens, on peut penser qu’il est difficile au club nordiste de décoller parce que la conjoncture actuelle est compliquée pour tout le monde, non seulement dans les rangs des supporters mais également pour les entreprises étatiques et semi-étatiques implantées dans la région.
Dans un autre sens, puisque on parle de professionnalisme pour quelques clubs tunisiens, il serait intéressant de se rabattre sur le privé. Si l’on observe de près ce qui se passe en Europe, l’exemple du Club de Leverkusen dans le championnat allemand peut et même doit inspirer les particuliers et les sociétés privées à Bizerte. En effet, la société Bayer, un géant des médicaments, spécialisé entre autres dans l’aspirine, est le pourvoyeur de fonds du club germanique en question.
Certes la comparaison est osée, nous en convenons, mais agissons à notre échelle… L’investissement dans le sport et particulièrement dans le football peut rapporter gros. Il suffit de regarder autour de soi. Le CAB vaut mieux que ce qu’il endure. Avis non pas aux amateurs mais aux professionnels… Il s’agit d’un rapport gagnant/gagnant.