
Le littoral national a été autrefois, et pour longtemps, l’atout majeur de notre secteur touristique, ce qui a valu à l’offre balnéaire tunisienne un bon positionnement sur le marché international. Un statut bien mérité, compte tenu de la qualité des programmes de protection mis en place et de l’importance des budgets alloués à cet effet.
Malheureusement, depuis quelques années, on assiste à un rythme de dégradation assez inquiétant de notre littoral. Un constat désolant, surtout pour un pays qui fait de la valorisation de son potentiel naturel un choix stratégique.
De toute évidence, ce retournement de situation est dû essentiellement à «l’inefficacité » des structures et autres agences environnementales, en raison notamment d’un manque manifeste d’engagement et de responsabilisation.
Un manquement à la fois grave et intolérable, car en plus de son impact sur l’économie nationale dans son ensemble, cette négligence touche et menace directement le bien-être social. Une ligne rouge pour le Président de la République.
Et c’est, en particulier, cette défaillance environnementale qui semble révolter le Chef de l’Etat qui a recommandé, lors de sa visite inopinée à Monastir et à Nabeul, des mesures urgentes et radicales pour mettre un terme définitif à toutes ces nuisances qu’il qualifie de «crimes écologiques».
Il ne s’agit pas là d’apporter quelques corrections provisoires, mais plutôt de traiter cette question délicate en profondeur. C’est pour cette raison d’ailleurs qu’en plus des mesures urgentes, le Président de la République a ordonné l’élaboration d’une nouvelle stratégie environnementale qui permettra «de mettre fin au gaspillage des ressources publiques et d’éliminer toutes les sources de pollution ».
Cette directive traduit, sans aucun doute, un souci prioritaire d’assurer un littoral sain, grâce à une approche intégrée combinant prévention, adaptation et gestion durable des ressources publiques.
Cette orientation est d’autant plus incontournable que toutes les expériences ont démontré que l’aménagement d’un littoral à la fois «soigné et valorisé» est une passerelle sûre pour la garantie d’une croissance économique soutenue, un épanouissement social global et un développement humain durable et équilibré.
Toutefois, l’on estime que la bonne conduite de cette équation entre composante environnementale et dimension socioéconomique dépendra, fondamentalement, de notre capacité de respecter une certaine logique de réciprocité totale.
En plus clair, la performance socioéconomique ne repose uniquement pas sur la garantie d’un environnement favorable mais également sur l’aptitude de notre paysage socioéconomique de se doter de moyens de production peu polluants, innovants et donc respectueux de l’environnement.
D’où le besoin de toute une culture d’éducation ou encore de sensibilisation capable de faire de la question environnementale et sa préservation un comportement au quotidien.