Lotfi Riahi, président de l’Organisation tunisienne pour informer le consommateur (Otic), a alerté sur la situation préoccupante liée à la hausse des prix en Tunisie. Lors de son intervention sur Diwan FM, il a révélé que certains fournisseurs distribuent les mêmes produits importés à des prix très différents selon qu’ils soient vendus dans les grandes surfaces ou sur le marché parallèle.
« On constate qu’un même produit importé se retrouve dans les espaces commerciaux à des prix excessivement élevés, tandis qu’il est vendu à prix beaucoup plus bas sur le marché parallèle, alors que la source est identique », a-t-il expliqué. Selon lui, ces pratiques sont motivées par une volonté de certains fournisseurs d’échapper aux taxes et d’augmenter leurs marges de profits.
Pour lutter contre cette inflation, Lotfi Riahi recommande aux autorités compétentes de prendre des mesures strictes. Il souligne notamment la nécessité de fixer un plafond maximal aux marges bénéficiaires appliquées tout au long de la chaîne de commercialisation.
« Il est inadmissible que toutes les parties intervenant dans le cycle de vie du produit imposent des marges élevées. Le véritable facteur de hausse reste le coût des matières premières importées, sur lesquelles les grandes entreprises commerciales appliquent des marges élevées, avant que les usines et les grandes surfaces n’ajoutent à leur tour leurs propres marges, parfois jusqu’à 60 % », a-t-il précisé.
Par ailleurs, Lotfi Riahi insiste sur la nécessité de réguler les importations désordonnées, qui fragilisent le tissu industriel local. Il demande également la révision des contrats de franchise, qui fixent un seuil minimum de prix sous lequel les produits ne peuvent être vendus, afin d’assurer une meilleure protection des consommateurs.
L’Otic appelle ainsi à une coordination renforcée entre les autorités de contrôle, les producteurs et les distributeurs pour endiguer la flambée des prix et protéger le pouvoir d’achat des Tunisiens.
