Accueil Culture 79e édition du festival d’Avignon : L’interculturalité face au chaos du monde

79e édition du festival d’Avignon : L’interculturalité face au chaos du monde

La question « Initiatives internationales et dialogue interculturel : quels enjeux aujourd’hui face au chaos du monde ? » est l’intitulé d’une conversation édifiante entre différents directeurs à la tête de structures culturelles, dont certaines existantes dans des pays sud et de la région Mena. Le sujet invite à une réflexion commune sur le rôle de la coopération internationale et du dialogue entre les cultures dans un contexte mondial marqué par l’instabilité, les conflits, les tensions identitaires et les bouleversements climatiques.

La Presse — Les attachées culturelles de la Tunisie et du Liban, Fanny Rolland et Charlotte Aillet, représentantes à la tête des Instituts Français, ont éclairé l’audimat à travers leur travail à caractère culturel effectué dans ces pays respectifs où elles opèrent.

Au fil des rencontres de l’Institut Français programmé dans le cadre du festival d’Avignon, toujours en cours, leur prise de parole a suscité l’intérêt aux côtés de différents intervenants issus d’autres pays du monde : citons Mazen El Gharabawy, acteur, directeur et fondateur et président de «l’International Theater Festival For Youth–Sifty» de Sharm El Cheikh, en Egypte, Sacha Witowsky, responsable des appels d’offre d’arts et de culture (Etat de Goiàs au Brésil), mais aussi Heather Croall, directrice de l’Adélaide Fringe en Australie et d’EllinorFristorpRodén de l’Ecosse, représentant de l’Edinburgh Fringe. 

Les initiatives internationales demeurent un levier de coopération, de paix et de compréhension, réalisé à travers le soutien financier et matériel aux artistes et à la scène culturelle. Ce même engagement favorise les échanges interculturels. Des espaces de dialogues avec les jeunes et les citoyens continuent de voir le jour face à des difficultés de taille.

Fanny Rolland, attachée culturelle à l’Institut Français de Tunisie, a traité de questions liées à l’actualité. Focus sur la pensée arabe et sa mise en valeur en langue française, particulièrement celle d’auteurs tunisiens, algériens, marocains, égyptiens. L’initiative de traduire des ouvrages favorise le dialogue interculturel, l’ouverture et la compréhension de l’autre. Le soutien à la publication d’ouvrages et leur traduction restent de mise.

L’attachée culturelle rappelle : «Nous valorisons les programmes de débats d’idées dans le but de favoriser les échanges et je cite aussi l’exposition ‘‘Ce que la Palestine apporte au monde‘‘, pensée bien avant le 7 octobre 2023, maintenue et qui a pris tout son sens par la suite».

Toujours dans le cadre de cette table ronde, le maintien du dialogue interculturel dans ce monde un peu chaotique a duré plus d’1h30. La Tunisie a été le point de départ « Des printemps arabes ». Questionner la migration chez les jeunes Tunisiens et rappeler le contexte géopolitique glissant, avec le génocide à Gaza est à l’odre du jour.

«J’ai rappelé la notion des résidences artistiques effectuée par l’IFT, en insistant sur la notion de réciprocité, qui reste importante pour nous en tant qu’institution culturelle, exemple de la résidence Salammbô». Commente Fanny Rolland. Elle poursuit : «Nous soutenons les artistes en Tunisie et également leur résidence en France comme dans le cadre de la cité des arts ou de la francophonie de Limoges». D’autres exemples d’outils que l’institut met en place pour soutenir le dialogue interculturel ou comment les trouver pour répondre à ce chaos : celui de la traduction de textes de penseurs et traducteurs s’est imposé. Il s’agit d’une solution parmi d’autres qui cède la place à différentes positions et idées dont le but est de favoriser le dialogue.  

De quel chaos parle-t-on aujourd’hui ? 

Dans un pays caractérisé par des identités multiples comme le Liban, la coopération peut être source de reconstruction. Peut -on réinventer la coopération et la penser autrement ? Charlotte Aillet, attachée culturelle à la tête de l’Institut Français du Liban, déclare que contre le chaos de la guerre, quand elle surgit dans un territoire, lutter contre devient extrêmement difficile et désarmant. Il faut donc en parler, dénoncer la guerre, et lutter contre l’effacement, le «Culturicide», comme celui en cours à Gaza.

«Cette tentative d’effacement total de culture est inacceptable. Après la Palestine, le Liban est dans la ligne de mire de cette suppression. Il faut qu’on continue à parler de ces cultures », déclare fermement Charlotte Aillet. Selon l’attachée, un autre chaos préoccupant est celui lié au climat.

 Un danger qui reste menaçant, pesant. «Même si souvent on ne sait pas si, à travers la culture, on peut lutter contre ce danger». Commente-t–elle. Il reste le chaos idéologique ou économique à souligner également en ayant espoir de pouvoir accomplir quelque chose à travers le dialogue interculturel. Elle rappelle la nécessité de l’entretenir à la longue en espérant créer l’impact. L’urgence d’agir est fortement scandée !  

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