
Les estimations des instances aussi bien régionales qu’internationales viennent, à chaque fois, confirmer ce que nous pensions déjà : l’économie tunisienne est plutôt sur la bonne voie et commence à prendre des couleurs, grâce notamment à une nouvelle approche de développement à la fois prudente et intelligente.
Il est important de rappeler que, face à la complexité de la conjoncture internationale et surtout la timidité de nos ressources, financières en particulier, nos architectes économistes, faisant écho aux directives du Président de la République, ont planifié tous les programmes de relance et de redressement dans une logique réaliste, progressive et surtout axée sur les priorités stratégiques nationales.
Des priorités qui ont porté, en grande partie, sur l’assainissement de l’environnement des affaires, la diversification des ressources propres, la redynamisation de l’appareil productif et la mobilisation des différents acteurs autour du même projet. Autant de dispositions qui se sont avérées aujourd’hui payantes.
Ce n’est donc pas un hasard si, dans son Rapport Pays 2025, la Banque africaine de développement (BAD) retient que la croissance économique de la Tunisie, qui sera de 1,9% en 2025, «sera projetée à 2,3% en 2026, avec surtout des perspectives d’amélioration».
Selon le rapport, ces projections positives tiennent compte, essentiellement, «du bon comportement et des performances de certains secteurs, l’agriculture et les industries manufacturières notamment». Sans parler, bien entendu, de l’apport important du secteur touristique qui continue à apporter un soutien considérable à l’économie nationale, alors qu’il n’est pas en train d’exploiter totalement le potentiel réel dont il dispose.
La BAD reconnaît même que la Tunisie dispose de marges de progression significatives. Elle est capable de ce fait d’optimiser et de maximiser encore plus l’utilisation de son capital national pour peu qu’elle maintienne une «gestion plus intégrée, transparente et durable de ses ressources naturelles, humaines, productives et financières».
Toutefois, malgré ces projections optimistes, le rapport recommande toujours de la vigilance, car l’environnement international reste marqué par «une incertitude persistante, des pressions commerciales de plus en plus intenses et des conflits géopolitiques élargis».
La Tunisie gagnerait donc beaucoup en anticipant les éventuelles turbulences et préparant les scénarios de riposte adéquats. Et cela devrait reposer, soutient le rapport, sur «la diversification des sources de financements, à travers la restructuration profonde des projets bancables, l’élargissement du potentiel économique vert, la requalification des investissements à destination de la diaspora, et la revalorisation des biens et autres actifs publics, jusque-là sous-utilisés».
Cela reposerait également sur l’accélération du processus de transition énergétique, la généralisation de la digitalisation économique et l’amélioration du niveau d’intégration des chaînes de valeur internationales. Le tout dans le cadre d’une action publique efficace, transparente et cohérente.