Accueil Culture Naïka à Hammamet : L’éclat cosmopolite d’une étoile montante 

Naïka à Hammamet : L’éclat cosmopolite d’une étoile montante 

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Le public, conquis avant même la première note, affluait dès les premières lueurs du soir. Billets envolés depuis une semaine, chaleur dense et impatience dans l’air. Une foule jeune, vibrante, fidèle. Quelque chose d’une communion attendue.

Il y a des soirs où le ciel s’aligne avec la scène. Le 14 juillet, à l’amphithéâtre de Hammamet, le Festival international, dans sa 59e édition, a vu naître une de ces parenthèses enchantées. Naïka, solaire et viscéralement libre, a offert un concert incandescent sous les étoiles. 

Le public, conquis avant même la première note, affluait dès les premières lueurs du soir. Billets envolés depuis une semaine, chaleur dense et impatience dans l’air. Une foule jeune, vibrante, fidèle. Quelque chose d’une communion attendue.

Et puis Naïka entre. Un souffle, une lumière. Elle ne chante pas, elle déborde. Voix ample, énergie brute, elle s’empare de la scène comme on prend le large : sans peur, avec grâce. Dès les premières mesures, le théâtre chavire. Le public tunisien, debout, la suit mot pour mot, rythme pour rythme. On n’assiste pas à un concert, on y prend part.

Son art est un carrefour. Groove chaloupé, afro-pop aux racines multiples, incursions gospel et pulsations urbaines. Naïka navigue entre les langues comme entre les continents. Née d’une histoire franco-haïtienne, nourrie par une vie de migrations heureuses, elle tisse une trame musicale qui parle à toutes les mémoires. L’anglais, le français, les inflexions créoles, les échos africains, tout circule dans ses morceaux comme un souffle d’universalité.   

Sur scène, elle ne chante pas seulement. Elle parle, elle raconte. Des anecdotes de vie, des bouts d’elle-même. Elle rit, se dévoile, tend la main. Un fil invisible la relie au public. Cette proximité-là ne s’apprend pas. Elle s’incarne. 

Naïka est de ces artistes que l’on reconnaît avant de les connaître. Une voix, oui. Mais surtout un monde. Une force tranquille, une présence qui n’a pas besoin d’artifice. Ce soir-là, à Hammamet, elle n’a pas simplement interprété ses titres. Elle a partagé une vision. Celle d’un monde possible où les frontières se dissolvent dans la musique, où la diversité devient harmonie.

Le Festival international de Hammamet, fidèle à son slogan Continuous Vibes, continue de tracer sa route, entre découverte et exigence. Ce soir, cap sur une double escale inédite entre le Soudan, la Syrie et le Liban, avec Rust et Alsarah & The Nubatones. Une autre vibration, un autre ailleurs. Mais toujours cette même promesse : que l’art soit passage, pulsation, pont entre les mondes.

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