Accueil A la une Braconnage, déforestation, abus : Abdelmajid Dabbar tire la sonnette d’alarme sur la dégradation alarmante du patrimoine naturel

Braconnage, déforestation, abus : Abdelmajid Dabbar tire la sonnette d’alarme sur la dégradation alarmante du patrimoine naturel

Le président de Tunisie Écologie, Abdelmajid Dabbar, a publié un message alarmant sur sa page Facebook, dénonçant une dégradation généralisée du patrimoine naturel tunisien. Dans ce texte très critique, il met en cause la passivité des autorités face à une série de pratiques illégales et destructrices menaçant la biodiversité du pays.

Dabbar s’insurge contre ce qu’il qualifie de gouvernance faible, menée par des responsables “dépourvus de moyens” et “partisans du moindre effort”. Il estime que la Tunisie est en train de perdre rapidement ses richesses naturelles, non pas par la volonté du peuple, mais en raison d’une gestion défaillante des écosystèmes par les institutions publiques.

Le président de Tunisie Écologie ajoute avoir repoussé deux rencontres prévues avec les ministres de l’Agriculture et de l’Environnement, le temps de finaliser deux rapports documentant en détail la situation qu’il qualifie de “catastrophique”.

Pratiques illégales en zones protégées

Dans son message, Abdelmajid Dabbar dresse un inventaire préoccupant d’atteintes graves à la faune et aux milieux naturels. Il cite notamment des actes de braconnage dans des zones marines protégées comme Zembra et La Galite, où des plongeurs utiliseraient des bouteilles de plongée en pleine interdiction.

Il mentionne également le recours à la chaux pour forcer les poissons à sortir des épaves, ou encore l’usage de filets prohibés dans des zones sensibles comme le golfe de Gabès.
Sur terre, les abus ne sont pas moindres.

Il évoque la capture de jeunes gazelles, le ramassage illégal d’œufs et de poussins d’oiseaux en période de nidification, la destruction d’arbres protégés, ainsi que des traques nocturnes d’animaux dans le désert ou dans les parcs nationaux, souvent à l’aide de chiens et d’armes sans permis. Certaines espèces, comme les renards, les loups ou les rapaces, sont qualifiées de “nuisibles” et visées par des campagnes d’élimination soutenues par les autorités locales. Dabbar dénonce aussi des battues en milieu urbain, parfois en pleine nuit, visant chats et chiens errants.

Un appel à la conscience collective

Le président de Tunisie Écologie souligne que, contrairement à d’autres pays où la nature avait repris ses droits durant le confinement de 2020, la Tunisie a assisté à une intensification des agressions contre l’environnement. Il décrit une situation où, selon lui, les contrevenants ont profité du relâchement des contrôles pour multiplier les pratiques destructrices, en mer comme dans les zones sahariennes.

Fatigué, mais déterminé, Abdelmajid Dabbar dit ressentir un profond isolement face à l’ampleur des dépassements. Il se dit soutenu par une minorité de militants de la société civile qui continuent d’alerter les autorités malgré l’absence de réaction concrète.

Il conclut en affirmant que les fondements de la gouvernance environnementale sont, selon lui, vidés de leur sens. Dabbar annonce aussi son intention de rendre publics les rapports qu’il a rédigés, estimant que l’heure est venue de confronter les faits à la réalité du terrain.

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