
LES finances publiques tunisiennes, après une longue période difficile, semblent retrouver, progressivement, une certaine stabilité, certes encore insuffisante mais toujours rassurante.
Le mérite de ce comportement revient à l’application d’une discipline budgétaire rigoureuse. Cela a permis de réduire, même légèrement, le déficit budgétaire qui est passé de 11, 7 milliards de dinars en 2023 à 10 milliards seulement au terme de 2024, de mieux maîtriser la dette extérieure du secteur privé, un repère de mesure fondamental de la bonne santé financière de tout pays, et de stabiliser ses réserves en devises, un facteur rassurant pour les acteurs économiques internationaux.
Il est nécessaire de rappeler que face au blocage financier international, cette discipline a tenu compte, en particulier, de la diversification des ressources propres, de l’optimisation des dépenses, de la réforme intelligente du système fiscal et d’une décentralisation financière et économique réfléchie. Le tout dans une logique de budgétisation de la performance. C’est-à-dire la responsabilisation des différents acteurs financiers, la garantie d’une utilisation utile et transparente des fonds publics et, par conséquent, la concrétisation des objectifs stratégiques fixés.
Et nous oserions affirmer que, grâce à cette approche, notre pays s’en sort plutôt bien. La revalorisation des notes souveraines de la Tunisie, la reconquête du capital-confiance du marché financier international et l’identification de nouvelles opportunités de création de valeurs, entre autres, en témoignent largement.
Reste que les exigences de la prochaine étape et, surtout, la volatilité du marché international seront beaucoup plus importantes que le niveau de réalisation actuel. Elles imposent, donc, davantage d’efforts, de mobilisation et d’efficacité budgétaire.
N’oublions pas justement que notre pays devra faire face, tout au long de la prochaine étape, à des besoins de financement colossaux pour pouvoir, entre autres, concrétiser les différents programmes de développement économique déjà établis, soutenir sa croissance et honorer ses échéances de remboursement internationales.
On se souvient d’ailleurs que lors de son entretien, le 26 mai dernier, avec la Cheffe du gouvernement, le Président de la République a réaffirmé « la nécessité d’identifier de nouvelles approches de financement du budget de l’Etat ». Tout en continuant, bien entendu, de puiser dans les ressources propres nationales.
Cela donne certainement toute son urgence à l’accélération de la concrétisation de certains dossiers qui semblent tourner toujours au ralenti, alors qu’ils sont en mesure de « soulager », en bonne proportion, nos finances publiques qui ont besoin, comme on l’a déjà soulevé, de « perfusions importantes et régulières ».
C’est le cas du dossier des biens confisqués ou cédés, qui, malgré les multiples directives et dispositions retenues, n’arrive toujours pas à avancer. Pourtant, les démarches à suivre sont assez claires et biens établies.