Accueil A la une La Tunisie peut-elle encore séduire sa diaspora ? L’étude qui divise

La Tunisie peut-elle encore séduire sa diaspora ? L’étude qui divise

C’est un portrait sans concession de la communauté tunisienne à l’étranger qu’a dévoilé Nabil Belaam, directeur général d’Emrhod Consulting, à l’occasion du Tunisia Global Forum 2025. Présentée lors de ce rendez-vous annuel organisé par l’ATUGE, une enquête inédite menée auprès de 1041 expatriés tunisiens jette une lumière crue sur leurs relations complexes avec le pays natal.

L’étude, qui comble un vide statistique persistant, s’est appuyée sur un dispositif méthodologique hybride. Les chercheurs ont privilégié les rencontres en face-à-face (80% des entretiens), menées principalement dans des hubs comme les aéroports, tout en complétant par une collecte numérique (20%). Cette approche a permis de saisir la diversité d’une diaspora dont les principaux bassins se situent en France (près de 50% des répondants), en Allemagne et en Italie (12% chacun), avec une présence plus modeste dans le Golfe (5%).

Les chiffres révèlent un dilemme profond : si 59% des sondés excluent tout retour au pays, une minorité significative de 20% affirme vouloir revenir coûte que coûte. Entre ces deux positions, 21% des répondants – probablement les plus intéressants pour les décideurs – conditionnent leur éventuel retour à une amélioration sensible du climat économique et administratif. Ces « retournables sous conditions » pointent du doigt les obstacles récurrents : bureaucratie étouffante, cadre réglementaire rigide et carences infrastructurelles.

L’analyse souligne le potentiel inexploité que représente cette diaspora qualifiée, où se côtoient salariés (70%), entrepreneurs (15%) et autres profils variés. L’étude semble insister sur l’urgence de politiques publiques capables de transformer cette relation ambivalente en dynamique constructive. Pour les 21% d’indécis, seules des réformes structurelles pourraient faire pencher la balance, selon l’intervenant.

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