
L’économiste Moez Hadidane a déclaré qu’une augmentation du SMIG (salaire minimum interprofessionnel garanti) sans mesures d’accompagnement, notamment des incitations à l’investissement privé, serait difficilement soutenable, surtout dans un contexte où le secteur privé est directement concerné.
Intervenant sur Express Fm, il a souligné que la réforme salariale ne peut être envisagée isolément. Elle doit s’inscrire dans une dynamique économique globale qui encourage l’investissement, notamment par des avantages fiscaux ciblés. Selon lui, un projet de loi de finances ne peut pas tout prendre en charge à la fois, mais devrait se
focaliser sur des priorités essentielles telles que la santé, l’éducation et le transport public.
Hadidane a rappelé que l’investissement public en Tunisie représente actuellement 3,1 % du PIB, et qu’une part de 2 % pourrait être réorientée vers les secteurs prioritaires. Il a mis en lumière l’état critique de nombreux hôpitaux publics et proposé la création de cliniques publiques à caractère lucratif, basées sur des partenariats public-privé. Ces structures, selon lui, pourraient offrir des prestations de qualité à des tarifs accessibles, notamment pour la classe moyenne.
Sur le plan économique, il a insisté sur la nécessité urgente de relancer l’investissement productif afin de dynamiser les régions et créer des opportunités. Il a évoqué l’importance d’accorder des incitations fiscales aux entreprises pour stimuler la croissance et corriger les déséquilibres régionaux.
Concernant le déficit énergétique, Hadidane a appelé à investir dans les énergies renouvelables. Il a notamment évoqué les obstacles rencontrés dans le financement des projets verts et plaidé pour l’instauration de mécanismes incitatifs destinés aux banques finançant ce type d’initiatives, afin de faciliter l’accès au crédit.
Abordant la question du projet de banque postale, il a estimé qu’il était nécessaire de fixer un plafond de crédit et d’orienter cette future institution vers le financement de secteurs stratégiques à forte valeur ajoutée. Le taux d’intérêt appliqué serait, selon lui, aligné sur celui des banques classiques.
Enfin, il a évoqué le rôle potentiel des Tunisiens résidant à l’étranger, en suggérant des mécanismes autour des comptes d’épargne à l’étranger qui pourraient contribuer de manière significative à soutenir l’économie nationale.