
A près de deux semaines du démarrage du championnat national de football 2025-2026 prévu les 8 et 9 août prochain, l’opinion nationale sportive, en particulier, et l’opinion nationale, en général, vivent un phénomène qui devient de plus en plus inquiétant, à plusieurs égards, dont il importe d’analyser les fondements et d’en tirer les conclusions.
Il s’agit, en effet, de la frénésie galopante relative au recrutement des joueurs étrangers pour renforcer les équipes tunisiennes, celles qui jouent les compétitions continentales et aussi celles qui évoluent dans les divisions inférieures occupant les jeunes chanceux des petites agglomérations comme Soliman, Fériana, Nasrallah ou Sidi Ali Ben Aoun. Et ceux qui recrutent les jeunes Africains et parfois même des Sud-Américains que personne ne connaît les présentent comme des valeurs sûres du football africain ou même européen comme par exemple le joueur albanais qui a évolué au Club Sportif Sfaxien pendant deux ou trois mois avec la promesse de restaurer le prestige perdu du club de la capitale du Sud. Avec pour bilan, près d’un demi-million de dinars empochés contre trois ou quatre parties et zéro but ou passe décisive.
D’aucuns peuvent prétendre que l’ouverture de la Tunisie sur le continent africain et également sur l’Europe «des pauvres» et sur l’Amérique latine autorise de telles pratiques et ouvre la voie à nos jeunes pour acquérir l’expérience qu’il faut et s’illustrer sur le plan mondial avec pour ambition de faire briller, encore plus, l’image dont notre pays a toujours bénéficié sur la scène régionale et mondiale.
Sauf qu’ils semblent oublier, de bonne foi ou non, que la dilapidation de l’argent public au profit de ces joueurs ou de techniciens qui ne possèdent de la profession que la casquette ou le tee-shirt à l’effigie d’un grand joueur ou tennisman constitue un crime à l’encontre de la Tunisie qui a besoin de toutes ses ressources en cette période de crise. Et c’est aussi un acte de trahison à l’encontre de la politique de bonne gouvernance pour l’enracinement de laquelle milite le Président de la République, l’homme qui considère que le sport (entendez le football) est le miroir qui reflète au monde l’image réelle de la Tunisie, le pays qui entreprend, travaille et écrit son Histoire.