
La mondialisation a fait naître un nouvel ordre économique caractérisé par des échanges régionaux plus concentrés. Cette évolution affecte particulièrement les pays en développement, y compris l’Afrique où la création d’un marché commun a été envisagée dès 1991 devenant une nécessité pour renforcer la position des pays africains dans l’économie mondiale et répondre aux exigences de la mondialisation.
La Presse — Dans un continent en quête d’une intégration économique plus forte, portée notamment par une mise en œuvre intégrale de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), la Tunisie se distingue comme un acteur clé du commerce continental.
Pleinement conscient des enjeux auxquels le continent africain est confronté, elle s’engage avec détermination dans sa dynamique de développement afin de réussir l’intégration régionale, celle-ci repose notamment sur l’identification des secteurs stratégiques et des complémentarités économiques et vise à favoriser la spécialisation et à mettre en œuvre des outils commerciaux adaptés aux besoins de chaque pays africain. Les échanges entre les pays jouent un rôle crucial en tant qu’outil pour établir un partenariat gagnant-gagnant.
C’est dans ce contexte que s’inscrit la 4e édition de la Foire commerciale intra-africaine (Iatf) qui se tiendra du 4 au 10 septembre prochain à Alger, qui ambitionne de réussir sur tous les plans cet évènement continental d’envergure devant lui permettre de réaffirmer sa place en tant que locomotive de développement au sein de l’Afrique.
Avec l’aspiration de faire de cette édition la plus importante depuis son lancement en 2018 en matière de participation, d’impact, et d’accords de partenariat commercial et d’investissement, les organisateurs tablent sur la participation de plus de 2.000 exposants, venant de 140 pays et l’accueil de plus de 35.000 visiteurs professionnels, avec la projection de conclure des accords commerciaux et d’investissement de plus de 44 milliards de dollars durant cette manifestation biannuelle.
24 entreprises tunisiennes à la conquête du marché africain
Une délégation de 24 entreprises exportatrices tunisiennes, dont 12 PME, 8 artisans et 4 startup participent à la nouvelle édition de l’Iatf 2025, placée sous le thème : « Une porte vers de nouvelles opportunités ». Ces entreprises opérent dans des secteurs prometteurs, notamment le textile, l’habillement, le cuir et la chaussure, les cosmétiques, les matériaux de construction, l’artisanat, ainsi que dans l’industrie des composants automobiles.
Un pavillon national couvrant une superficie de 304 mètres carrés sera aménagé pour accueillir les participants tunisiens. Un espace spécial sera dédié aux institutions nationales telles que le Comité national de mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), les Chambres de commerce et d’industrie, le Centre de promotion des exportations, l’Agence de promotion de l’investissement extérieur, l’Office national du tourisme tunisien et l’Office national de l’artisanat.
Selon Ghazi Yaakoub, directeur central de la promotion au Cepex, cet événement représente une vitrine stratégique pour promouvoir les produits tunisiens et tisser des partenariats d’investissement à haute valeur ajoutée sur le marché africain.
Organisée par la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), en collaboration avec la Commission de l’Union africaine (CUA) et le Secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), l’Iatf a pour objectif de fournir une plate-forme unique pour faciliter l’échange d’informations sur le commerce et l’investissement afin de soutenir le développement du commerce et des investissements intra-africains, en particulier dans le contexte de la mise en œuvre de l’Accord de libre-échange continental africain (Zlecaf).
L’Iatf rassemble des acteurs continentaux et mondiaux pour présenter et exposer leurs biens et services et pour explorer les opportunités commerciales et d’investissement sur le continent.
Rappelons que la 3e édition, organisée en Egypte en 2023, avait drainé plus de 1.900 exposants de 130 pays, 28.000 visiteurs, alors que le montant des accords signés s’élevait à 43,8 milliards de dollars.
Au programme de l’édition 2025, une exposition commerciale qui verra la participation des pays, des grandes entreprises, ainsi que des PME, un forum sur le commerce et l’investissement qui réunira des intervenants africains et internationaux de premier plan, ainsi que la tenue de plateformes dédiées à la présentation de l’économie créative (Canex), des rencontres d’affaires « B to B » et d’échanges commerciaux et de conclusion d’accords d’investissements.
L’automobile, les startup et la diaspora à l’honneur
Parmi les événements les plus attendus aussi lors de cette foire, figure le Salon africain de l’automobile, ainsi que la journée dédiée à la diaspora africaine pour examiner les perspectives de renforcement de la contribution des compétences africaines au développement dans tous ses aspects sur le continent.
Parallèlement à la grande exposition commerciale, le programme comprend aussi des espaces consacrés aux jeunes entrepreneurs africains créateurs de start-up, aux étudiants universitaires et chercheurs, ainsi que des journées spéciales ouvertes aux pays et aux entités des secteurs privé et public pour exposer leurs opportunités en matière de commerce, d’investissement, de tourisme et de culture.
Au total, la 4e foire commerciale intra-africaine comprendra 11 segments d’activités distinctes, élargies à tous les domaines de coopération, y compris des ateliers de formation dans le domaine artistique, des démonstrations d’art culinaire africain et des défilés de mode.
Considérée comme la principale plateforme de commerce et d’investissement du continent ainsi qu’une place de marché pour la Zlecaf, l’Iatf vise à tirer parti des opportunités d’un marché unique de plus de 1,4 milliard de personnes et d’un PIB de plus de 3.500 milliards de dollars.
L’accueil par l’Algérie de l’Iatf en 2025 constitue un événement important qui offre l’occasion pour la promotion des produits locaux, augmenter le volume des échanges commerciaux entre pays africains, et renforcer le partenariat économique et l’investissement entre les opérateurs économiques algériens et leurs homologues africains.