Accueil A la une Visite de Giorgia Melonie en Tunisie : Un partenariat Tuniso-Italien exemplaire face aux défis régionaux et globaux

Visite de Giorgia Melonie en Tunisie : Un partenariat Tuniso-Italien exemplaire face aux défis régionaux et globaux

Au-delà du dossier migratoire, la coopération entre les deux pays s’affirme comme un partenariat stratégique global. Agriculture, énergie, innovation technologique et développement durable constituent les piliers de cette alliance euroméditerranéenne, qui place Tunis et Rome au cœur des dynamiques régionales, économiques et géopolitiques

La Presse — La récente rencontre, jeudi 31 juillet, entre le Président de la République, Kaïs Saïed, et la présidente du Conseil des ministres de la République italienne, Giorgia Meloni, a été l’occasion d’évoquer l’excellent niveau de coopération bilatérale entre les deux pays.

Il faut bien préciser qu’en matière de diplomatie économique, notre pays a toujours présenté des caractéristiques idéales pour les investisseurs italiens grâce à sa proximité géographique, à la législation favorable en matière d’incitations, ainsi qu’au faible coût de production.

«La Tunisie représente un pont pour l’Italie sur la Méditerranée, une plateforme productive naturelle pour les sociétés italiennes engagées à diversifier leurs activités et à pénétrer de nouveaux marchés, notamment en Afrique du Nord, dans le Golfe et en Afrique francophone», souligne l’ambassade italienne en Tunisie.

«L’Italie veut être un pont entre la Tunisie et l’Union européenne. Nous avons décidé de renforcer la collaboration avec le commissaire européen pour faire en sorte que Tunis soit un interlocuteur privilégié dans le cadre de l’UE», avait, à son tour, déclaré Antonio Tajani, vice-président du Conseil des ministres d’Italie, lors de la signature de plusieurs accords bilatéraux en janvier 2025.

La Tunisie a toujours agi avec humanité

Selon un communiqué publié par la Présidence de la République, la rencontre a porté sur «la volonté commune de renforcer davantage la coopération bilatérale dans plusieurs domaines, notamment les transports, la santé, l’agriculture et l’énergie».

Parmi les principaux sujets abordés figure aussi «la nécessité de mobiliser les efforts de toutes les parties concernées afin de mettre en place des ponts aériens pour le retour volontaire des migrants en situation irrégulière présents sur le territoire tunisien, tout en démantelant les réseaux criminels qui exploitent ces migrants et trafiquent leurs organes».

Dans ce contexte, le Président de la République a été fidèle à ses principes et a insisté sur «le fardeau considérable assumé par la Tunisie», affirmant que cette situation «ne saurait se prolonger». Il a rappelé la position claire et immuable du pays, qui refuse que son territoire serve de passage ou de lieu d’installation pour les migrants.

Il a mis en avant le fait que la Tunisie a toujours agi avec humanité, notamment lors du démantèlement des camps, tout en précisant qu’aucun État n’est tenu d’accueillir sur son sol des personnes en infraction avec la loi. Kaïs Saïed a enfin dénoncé un ordre international inéquitable, dont ces migrants sont les premières victimes, tout comme notre pays.

La récente rencontre a également permis d’évoquer plusieurs questions régionales, en plus de la situation en Palestine occupée et des crimes de génocide perpétrés par les forces d’occupation sionistes.  Le Président de la République a réitéré la position inébranlable de la Tunisie, selon laquelle le peuple palestinien a le droit légitime d’établir son État indépendant et souverain sur l’ensemble du territoire palestinien, avec Jérusalem comme capitale.

Il a souligné à cet effet que la légalité internationale s’est vidée de sa substance, au profit d’une nouvelle légitimité humaine en train d’émerger, comme en témoignent les manifestations organisées à travers le monde pour dénoncer ces crimes.

Des projets concrets pour un développement partagé

Selon un communiqué du Palazzo Chigi, siège de la présidence du Conseil des ministres d’Italie, les deux dirigeants ont évoqué l’excellent niveau de coopération bilatérale, à commencer par l’avancement des projets du Plan Mattei pour l’Afrique, et ont rappelé la déclaration commune sur les activités de coopération au développement signée en janvier dernier.

Une attention particulière a été accordée aux secteurs de l’eau et de l’agriculture, notamment au projet Tanit de valorisation des eaux usées pour la mise en valeur des terres agricoles et à la création prochaine d’un centre régional de formation agricole.

Ce projet, rappelons-le, qui est financé par le Fonds climat italien, permettra d’irriguer 11.500 hectares de terres agricoles.

La réunion a permis de passer en revue l’excellente coopération en matière de migration et l’engagement commun à lutter contre les réseaux criminels de traite des êtres humains et à promouvoir les voies de migration légales.

Les deux dirigeants ont évoqué la coopération dans le secteur énergétique, convenant que l’Italie et la Tunisie constituent des pôles stratégiques pour relier le potentiel de production énergétique de l’Afrique à la demande croissante de l’Europe.

Dans ce contexte, Meloni a réaffirmé l’engagement de l’Italie en faveur de la construction de la ligne électrique Elmed, une infrastructure stratégique pour l’Italie, la Tunisie et le continent européen. Le projet Elmed permettra à l’Italie et à la Tunisie de jouer un rôle stratégique pour l’électricité dans la zone euro-méditerranéenne. L’interconnexion reliera les réseaux de transmission de l’Europe et de l’Afrique du Nord pour un avenir énergétique de plus en plus sûr, durable et renouvelable, ajoute la même source.

La dernière visite de la Première ministre italienne à Tunis remonte à avril dernier, où elle était accompagnée du ministre de l’Intérieur, Matteo Piantedosi, de la ministre de l’Université et de la Recherche, Anna Maria Bernini, et du vice-ministre des Affaires étrangères, Edmondo Cirielli. «La relation stratégique très importante avec la Tunisie est l’une des principales priorités de l’Italie», avait déclaré Meloni après sa rencontre avec le Chef de l’Etat au Palais de Carthage.

Cette visite, ainsi que l’entretien avec Saïed, font suite à la récente mission de Meloni en Éthiopie, qui s’est achevée le 28 juillet, et au sommet bilatéral Italie-Algérie tenu à Rome la semaine dernière, à l’issue duquel plus de 40 accords ont été signés dans divers domaines.

En Tunisie, le Plan Mattei se traduit, entre autres, par le lancement de partenariats, de pôles d’innovation et de projets visant à développer des compétences et des technologies de pointe. Fin janvier dernier, le Terna Innovation Zone a été inauguré à Tunis, devenant ainsi le premier pôle d’innovation en Afrique géré par le groupe italien Terna. Il promeut l’innovation technologique dans le secteur énergétique tunisien, favorise le développement de startups et la formation de professionnels de l’énergie, conformément aux objectifs de ce plan.

Dans le domaine numérique et technologique, une déclaration conjointe a été signée à Tunis entre l’Italie et la Tunisie afin de développer des initiatives communes dans l’intelligence artificielle et la transition numérique. Cet accord prévoit la création d’un pôle dédié à l’intelligence artificielle pour le développement durable, ainsi que la mise en place d’un groupe de travail permanent axé sur la connectivité et l’innovation numérique, renforçant ainsi le rôle de la Tunisie dans la coopération technologique euro-africaine.

Le porte-parole de la Garde nationale met en avant les opérations de rapatriements volontaires

Parallèlement à cette visite, le porte-parole de la Direction générale de la Garde nationale, Houssem Eddine Jebabli, a accordé un entretien à Nova News journal en ligne de l’agence italienne Nova, dans lequel il a affirmé que notre pays continue de lutter activement contre la migration irrégulière.

«Une intervention récente du ministère tunisien de l’Intérieur a facilité le rapatriement vers leur pays d’origine de nombreux migrants subsahariens enregistrés auprès de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM)», a expliqué à ce propos Jebabli, soulignant que l’initiative, promue avec le ferme soutien du Président de la République Kaïs  Saied, a vu le ministère de l’Intérieur assumer un rôle opérationnel.

«Pour concrétiser ces rapatriements, le ministère a acheté les billets d’avion et a collaboré étroitement avec les pays d’origine et leurs ambassades. Cette approche a permis à d’importants groupes de migrants de retourner en toute sécurité dans leurs communautés, mettant fin à de longues périodes d’attente et d’incertitude».

La décision de prendre en charge les frais de voyage et la coordination directe avec les représentations diplomatiques des pays d’origine témoignent de la volonté de la Tunisie d’aborder la question migratoire non seulement sous l’angle de la sécurité et du contrôle des frontières, mais aussi sous l’angle de la coopération internationale.

Cet effort s’inscrit dans un contexte plus large de gestion des défis migratoires qui touchent la région méditerranéenne et l’Afrique. La Tunisie, de par sa situation géographique stratégique, est devenue un carrefour pour de nombreux migrants en transit. La politique adoptée par le Président Saïed et mise en œuvre par le ministère de l’Intérieur reflète une tentative d’équilibrer les exigences de la souveraineté nationale avec les devoirs humanitaires et les engagements internationaux du pays, a encore  souligné Jebabli.

Dans la région d’El Amra, la Garde nationale gère l’enregistrement et l’accueil des ressortissants subsahariens munis d’un passeport. «Pour ceux qui entrent dans cette catégorie et dont les documents sont en règle, le processus de retour est achevé en seulement 48 heures», affirme le porte-parole de la Garde nationale tunisienne à l’agence italienne, ajoutant que «pour ceux qui ne disposent pas de documents d’identité ou de passeport, une coordination est engagée avec les ambassades des pays respectifs pour faciliter leur rapatriement».

Les opérations d’intervention humanitaire ont également inclus des femmes enceintes et des enfants.

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