
Le centre de médecine scolaire et universitaire d’El Mourouj a été inauguré en septembre 2018. Depuis lors, il tourne à vide.
La Presse —Alors qu’on le présente comme un acquis au profit d’un grand nombre de public scolaire et universitaire, on remarque que toutes ces catégories sont redirigées vers le centre national de médecine scolaire et universitaire de l’avenue Mohamed-V de Tunis.
Un acquis de taille à valoriser
On ajoute dans la fiche descriptive que cet espace est destiné «à rendre service aux élèves et aux étudiants du gouvernorat de Ben Arous» et d’autres régions limitrophes. Malgré tout, les éventuels bénéficiaires remarquent qu’il n’est pas opérationnel et qu’il ne fournit pas les soins qu’on devrait en attendre et, surtout, pour le public-cible, à savoir les élèves et les étudiants.
Pourtant, ce projet tel qu’il a été décrit dans la fiche technique est censé leur fournir les prestations sanitaires nécessaires. De ce fait, il allégerait le fardeau du centre de Tunis. Ce dernier est, toujours, saturé et les rendez-vous qu’il fixe aux éventuels bénéficiaires de soins sont très éloignés.
On compte des rendez-vous qui dépassent les six mois. Ces rendez-vous peuvent coïncider avec les jours où les malades ont cours ou ont des examens. De plus, la rigidité des démarches administratives en vigueur ne laisse aucun choix aux intéressés.
Que les responsables se rendent sur les lieux et qu’ils relèvent d’eux-mêmes le contraste qui existe entre le centre de Mohamed-V et celui d’El Mourouj. L’un est plein à craquer et l’autre totalement vide.
Comment expliquer cette anomalie ?
Comment un tel acquis peut-il rester sous-exploité pendant 7 ans ?
C’est une réalisation qui a coûté, selon la fiche technique toujours, environ 800 millions de dinars.
On nous dit aussi que les élèves et étudiants titulaires de la carte médicale scolaire peuvent bénéficier, gratuitement, des services médicaux d’urgence et des examens nécessaires, outre l’obtention des médicaments auprès des centres de santé de base et des hôpitaux de la région. Ce qui reste à vérifier.
Côté infrastructure et équipements, on ajoute que le centre est doté d’un espace d’accueil pilote, d’une bibliothèque permettant aux patients de bénéficier d’activités culturelles et éducatives durant le temps d’attente !
Mais, au cours de notre passage dans ce centre, au milieu de la semaine passée, il n’y avait pas l’ombre d’un patient pour des raisons que le simple des mortels ne parvient pas à expliquer.
Les attentes des habitants de la banlieue sud
Aussi se demande-t-on pourquoi cette importante réalisation n’est pas encore en pleine activité et pourquoi elle tourne au ralenti.
On sait qu’elle est capable d’apporter une contribution inestimable à l’amélioration de la qualité des prestations sanitaires, notamment celles dispensée à la population scolaire et universitaire. On peut supposer qu’elle a été lancée prématurément pour des raisons populistes par un des partis au pouvoir à cette époque.
Il est temps, maintenant, de corriger le tir et permettre à cette institution de jouer, pleinement, son rôle. S’il s’agit d’une question d’organisation, de manque de personnel ou de matériel, d’un malentendu administratif, d’un oubli ou de n’importe quel autre motif, les habitants de la banlieue sud de Tunis espèrent une reprise en main de cet important projet afin de le mettre sur les rails au plus vite.
La ville d’El Mourouj compterait plus de 140.000 habitants. Quant au gouvernorat de Ben Arous, il devrait dépasser les 600.000.
Un dernier point pour finir : pour l’heure, les prétendants aux soins dans ce centre trouvent beaucoup de difficultés à le “dénicher”. Comme il n’est pas situé sur une artère principale, ils n’y parviennent que difficilement. Même les chauffeurs de taxis ne le connaissent pas. D’où la nécessité de le signaler grâce à des plaques installées dans des endroits stratégiques et bien visibles.