
Face à la rigueur de la justice, nul n’est à l’abri. Même au sein des services engagés dans la lutte contre le trafic de drogue, les dérapages sont traqués et sanctionnés sans indulgence.
L’appareil judiciaire, indifférent au statut des mis en cause, veille à faire tomber toute brebis galeuse, au nom de l’intégrité de l’État.
La Presse — Qu’il s’agisse d’un simple citoyen, d’un homme d’affaires ou d’un homme politique ou encore d’un cadre sécuritaire, la justice applique la loi avec équité et impartialité, sans se laisser influencer par le rang social ou institutionnel des mis en cause. Ce principe d’égalité devant la loi confirme que nul n’est au-dessus des règles, et que les mécanismes judiciaires poursuivent leur cours sans concession ni privilège.
La décision d’un juge d’instruction illustre l’intransigeance de la machine judiciaire, qui agit avec une rigueur implacable, indépendamment du statut ou de la fonction de l’accusé.
La récente affaire de drogue dans laquelle un très haut cadre sécuritaire semble être impliqué prouve bel et bien que l’ère d’une justice à double vitesse est bel et bien révolue. Selon certaines informations, le premier juge d’instruction près le tribunal de première instance de Mahdia aurait émis un mandat de dépôt à l’encontre d’un haut cadre sécuritaire à Nabeul, suite à son implication présumée dans une affaire de constitution d’une entente en vue de trafic de drogue, d’après les résultats de l’enquête.
À noter que le ministère public avait précédemment décidé de renvoyer l’accusé en état de liberté devant le juge d’instruction, dans le cadre des investigations en cours concernant un dossier de trafic de stupéfiants. Après l’avoir auditionné officiellement, le juge d’instruction a décidé de délivrer un mandat de dépôt à son encontre, en attendant l’achèvement des autres volets de l’enquête judiciaire, qui concerne également d’autres suspects.
Certes, il faut respecter le principe de la présomption d’innocence qui stipule que toute personne accusée d’une infraction est considérée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité soit légalement établie par un tribunal. Mais, il importe de préciser que la justice traite tous les justiciables sur un pied d’égalité, sans distinction de rang ni de nature des délits, qu’ils concernent la drogue ou d’autres domaines.
Il va de soi que, sous l’impulsion du Président de la République, les services sécuritaires mènent depuis plusieurs années une lutte sans relâche contre le trafic de drogue, enchaînant les succès et parvenant à démanteler des réseaux de grande envergure, jusque-là dirigés par les principaux barons de la drogue en Tunisie, ce qui doit être mis en exergue. Cela étant, des brebis galeuses subsistent au sein de ces mêmes services.
Elles doivent être traduites en justice et écartées sans délai des rangs des forces de l’ordre afin de prévenir toute dérive systémique. Ce genre d’affaire doit servir d’avertissement et de leçon pour éviter que de tels abus ne se reproduisent.