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Kasserine : Entre l’abondance des pommes et la crainte des pertes

La Presse—À l’ombre des montagnes majestueuses et dans les plaines fertiles de Kasserine, les pommeraiers viennent d’offrir un spectacle digne d’une véritable épopée agricole. Cette année, les producteurs ont accompli ce qui ressemble à une récolte miracle : plus de 62.000 tonnes de pommes sont annoncées par les premières estimations. Jamais auparavant, la région n’avait connu une telle abondance, confirmant son statut de capitale tunisienne de la pomme.

Ce fruit, qui façonne l’identité agricole de Kasserine et rythme la vie de milliers de familles, est devenu un symbole de l’attachement à la terre, du travail acharné et de l’endurance face aux difficultés climatiques et économiques. Mais cette réussite, aussi éclatante soit-elle, cache une menace qui plane lourdement sur les exploitants: les capacités de stockage actuelles n’excèdent pas 54 000 tonnes. Cela signifie que plusieurs milliers de tonnes risquent de rester sans abri, exposées à la dégradation ou à une chute brutale des prix.

À Sbeïtla comme à Foussana, l’heure est au paradoxe : on prépare les festivités d’un millésime exceptionnel, tout en redoutant que cette abondance ne se transforme en piège. Car derrière chaque pomme cueillie se cache une interrogation : qui viendra au secours des producteurs ? Les pouvoirs publics sauront-ils agir à temps pour renforcer les structures de stockage, encourager l’exportation ou organiser des circuits de commercialisation adaptés ?

Kasserine offre aujourd’hui au pays une richesse inestimable, mais elle appelle aussi à une réflexion urgente : comment transformer cette terre de pommes en un véritable moteur économique durable, plutôt qu’en un verger d’inquiétudes ?

Les autorités sont appelées à soutenir les producteurs et à trouver des solutions de stockage et d’écoulement afin que cette manne agricole ne se transforme pas en fardeau.

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