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Extermination, famine et… négociations

Editorial La Presse

L’intérêt des médias est tourné vers Washington où se négocient le sort et, peut-être, l’issue de la guerre entre l’Ukraine et la Russie. Sur cette question, le bras de fer entre le président Trump et les dirigeants de l’UE fait couler beaucoup d’encre. C’est une guerre entre deux Etats qui se joue, deux armées et des soutiens des grandes puissances (Trump et l’UE).

L’oubliée des médias et de l’opinion, c’est la bande de Gaza où se déroule le génocide le plus meurtrier depuis des décennies. Aux crimes de son armée, l’Etat sioniste ajoute la politique de blocage de livraison de la nourriture, de l’eau et des médicaments. Ce qui se passe dans cette région n’est pas une guerre, c’est une invasion suivie d’une occupation, même si les médias, principalement occidentaux, continuent à user du mot guerre.

Dans ce bout de terre de Gaza, un nombre croissant de journalistes et de secouristes entament une grève de la faim en signe de solidarité avec les civils déplacés souffrant de famine. La population gazaouie  refuse la guerre, elle n’est pas entraînée pour tuer, n’a pas d’armes, encore moins de moyens pour se défendre dans ce milieu hostile, et les journalistes en grève veulent attirer l’attention de l’opinion mondiale et lui transmettre la souffrance des civils (femmes et enfants) victimes de l’occupation.

Mourir de faim, alors que des centaines de camions attendent le feu vert pour livrer des tonnes de nourriture et d’eau, n’est pas une guerre, c’est la survie et la mort.

Dans une lettre (datée de jeudi 14 août), une centaine d’ONG dénoncent une législation des autorités de l’occupant qu’une ONG qui nie le caractère démocratique de l’Etat sioniste ou «promeut des campagnes de délégitimation» contre le pays sera empêchée d’intervenir à Gaza. Soixante demandes d’aide ont été rejetées pour le seul mois de juillet.

L’Etat sioniste mène à Gaza une «campagne de famine délibérée», estime Amnesty International dans un communiqué publié lundi 18 août, alors que l’ONU et de nombreuses ONG ne cessent de mettre en garde contre une famine imminente dans le territoire palestinien. Et comme si la famine ne suffisait pas, l’armée occupante continue à tuer. La ville de Gaza est pilonnée sans relâche, les frappes ont tué lundi 20 Palestiniens.

Pendant que la population meurt par la faim et les armes, d’énièmes négociations au Caire ont abouti à une proposition de cessez-le-feu à Gaza comprenant une trêve initiale de 60 jours contre la libération en deux étapes des otages. Le Hamas et plusieurs factions palestiniennes, apprend-on, ont accepté la proposition. La balle est désormais dans le camp de l’Etat sioniste. Acceptera-t-il cette nouvelle offre ? L’assassin de la paix (Netanyahu), appuyé par son aile extrémiste qui prend de l’ampleur dans le gouvernement, trouverait à notre avis une raison (ou plusieurs) de refuser ou au meilleur des cas de faire monter les enchères. Car son plan est clair, il l’a dit à ses amis, nous l’avons dit et répété: c’est la négation de la vie dans la bande de Gaza, dont la ville est le symbole.

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