Accueil Economie Le télétravail, cet héritage de la pandémie : Un avantage inégal pour les travailleurs

Le télétravail, cet héritage de la pandémie : Un avantage inégal pour les travailleurs

Le télétravail, apparu comme une nécessité pendant la pandémie de Covid-19, s’est installé durablement dans le monde professionnel. Mais son accès reste inégal selon les pays, les secteurs et les métiers, soulevant des questions sur l’équité, la productivité et l’adaptation des entreprises. En Tunisie, cette nouvelle organisation du travail commence à se développer, notamment dans les secteurs technologiques et financiers, mais elle reste encore marginale.

La Presse — Un sondage mondial mené par l’Université Stanford montre que le télétravail est plus répandu en Amérique du Nord, au Royaume-Uni et en Australie,   que dans la majorité des pays asiatiques. Parallèlement, la durée moyenne de télétravail a légèrement diminué : de 1,6 jour par semaine en 2022, elle est tombée à 1,33 jour en 2023 et à 1,27 jour depuis 2024, selon l’échantillon des 22 pays étudiés où cette pratique est la plus répandue.

Tout change d’un pays à l’autre

Le télétravail, apparu comme une solution d’urgence durant la pandémie, a rapidement montré ses avantages. Pour ceux qui y ont accès, il permet de mieux concilier vie professionnelle et vie familiale, d’économiser sur les transports et de gérer certaines tâches domestiques entre deux réunions. Ces bénéfices expliquent sa persistance, même après le retour progressif à la normale. Charles Emond, président de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), souligne que le télétravail est particulièrement répandu en Amérique du Nord, car il permet d’éviter des déplacements longs et de mieux exploiter de grands espaces de bureaux. En Europe, le coût élevé de l’électricité pousse encore les employés à se rendre au bureau. En Asie, la pratique reste marginale dans plusieurs pays pour des raisons culturelles et logistiques. Toutefois, cette flexibilité n’est pas accessible à tous. Dans de nombreux secteurs, tels que la santé, l’enseignement ou les services, le télétravail reste impossible, créant des inégalités parmi les travailleurs. Même dans les pays où il est le plus répandu, les entreprises constatent un impact limité sur la productivité, mais s’inquiètent du vide laissé dans leurs immeubles de bureaux. Certaines ont commencé à rappeler leurs employés, comme les banques, Google, Amazon ou Starbucks.  Le gouvernement de l’Ontario a annoncé un retour obligatoire cinq jours sur cinq pour la fonction publique.

Des infrastructures fiables pour un développement équitable

En Tunisie, le télétravail commence à se développer dans des secteurs comme les technologies, le marketing ou la finance, mais il reste limité. L’expérience internationale montre qu’il peut améliorer la productivité et réduire les coûts liés aux déplacements, mais il nécessite des infrastructures fiables et une adaptation des entreprises pour garantir que tous les travailleurs y aient accès de manière équitable.

Le télétravail s’impose donc comme un héritage durable de la pandémie, mais inégal et complexe à gérer.

Pour la Tunisie, il représente une opportunité : moderniser les outils numériques, faciliter l’accès aux métiers compatibles avec le travail à distance et veiller à ce que cette flexibilité profite à tous sans accentuer les inégalités professionnelles.

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