
La cheffe du gouvernement, Sarra Zaafrani Zenzeri, est intervenue ce jeudi lors de la session dédiée à l’économie, tenue au centre des conférences de Yokohama, à l’occasion de l’ouverture officielle de la neuvième édition de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 9).
Dans une allocution marquante, elle a réaffirmé l’attachement de la Tunisie à son identité africaine, déclarant que “l’Afrique, riche de ses ressources, doit d’abord profiter aux Africains eux-mêmes”. Elle a plaidé pour l’instauration d’un nouvel ordre économique mondial plus juste, plus efficace et plus équitable, fondé sur le respect de la souveraineté des États, la prise en compte de leurs spécificités et de leurs choix de développement.
Zaafrani Zenzeri a rappelé que la Tunisie avait accueilli avec succès la TICAD 8 en 2022, soulignant que les évolutions récentes ont mis en évidence l’injustice du système économique actuel, qui continue de fragiliser les économies africaines malgré leur potentiel en ressources naturelles. Elle a insisté sur la nécessité de repenser les paradigmes de développement en Afrique, en misant sur des solutions innovantes, génératrices d’emplois, en cohérence avec la Vision 2063 de l’Union africaine.
Repenser la coopération et sortir de la dépendance
Dans ce contexte, la cheffe du gouvernement a appelé à accompagner les pays africains dans la réforme de leurs modèles de développement, en s’appuyant davantage sur leurs capacités propres que sur l’endettement ou l’aide extérieure. Elle a plaidé pour une révision des mécanismes de coopération internationale, afin de permettre un financement mieux adapté aux priorités, spécificités et choix souverains de chaque pays.
Elle a exhorté le Japon et les institutions financières internationales à intensifier leurs investissements en Afrique, afin de réduire les écarts de développement et la fracture numérique Nord-Sud, en droite ligne avec les objectifs de la TICAD. Elle a en outre réitéré l’appel du président de la République, Kaïs Saïed, lancé à Paris en 2021, en faveur d’un allègement, d’une annulation ou d’un rééchelonnement des dettes des pays les plus vulnérables, ainsi que la promotion de mécanismes de conversion de dettes en investissements climatiques.
Zaafrani Zenzeri a aussi évoqué l’élaboration en cours du Plan de développement 2026-2030, selon une vision renouvelée, issue de la volonté populaire, axée sur la justice sociale, le développement inclusif et portée par des réformes structurelles. La Tunisie, a-t-elle précisé, œuvre à offrir un climat propice à l’investissement, en valorisant des secteurs à forte valeur ajoutée, tels que les technologies avancées, les énergies renouvelables, la gestion de l’eau et la transformation numérique.
Elle a souligné que la Tunisie compte d’abord sur ses propres forces, tout en maintenant des relations équilibrées avec ses partenaires internationaux, fondées sur le respect mutuel, la souveraineté et les intérêts partagés.
Enfin, elle a salué la qualité du partenariat tuniso-japonais, qualifiant le Japon de partenaire stratégique privilégié, grâce à des relations d’amitié solides et un fort potentiel de coopération dans divers domaines. Elle a exprimé la volonté de la Tunisie de renforcer et élargir ces relations, en s’appuyant sur ses ressources humaines, sa position géographique stratégique et un cadre d’investissement attractif.
“C’est notre vision nationale, en harmonie avec notre engagement africain et les principes fondateurs de la TICAD”, a-t-elle conclu.