
Une session de travail organisée lundi au siège du gouvernorat de Nabeul a réuni le ministre de l’Environnement, Habib Obeid, les industriels et les différentes administrations concernées pour traiter la pollution causée par les eaux industrielles, en particulier celles des unités de transformation de la tomate.
Le ministre a souligné que cette rencontre vise à convaincre les industriels de mettre en place des programmes de réhabilitation environnementale de leurs usines avant le début de la prochaine saison. « La tenue de cette session juste après la fin de la saison de transformation permet aux industriels de disposer de près de dix mois pour intervenir et améliorer leurs stations de traitement des eaux industrielles », a-t-il précisé, ajoutant que l’approche du ministère privilégie le développement durable, intégrant les dimensions environnementales, sociales et économiques, sans recourir à des mesures coercitives.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du plan issu de la visite du président de la République, Kais Saied, dans les gouvernorats de Monastir et Nabeul en juillet 2025, au cours de laquelle il avait constaté la pollution maritime et dans plusieurs oueds. La démarche sera étendue prochainement au gouvernorat de Monastir, en tenant compte des spécificités locales et économiques, pour élaborer des solutions durables en partenariat avec les industriels et les autres parties prenantes.
Diagnostic de la pollution
Le ministre a rappelé que les 13 unités de transformation de la tomate et près de 50 moulins à huile d’olive à Nabeul rejettent environ 1,2 million de mètres cubes d’eaux dans l’environnement, principalement dans les oueds, les sebkhas et la mer, tandis que seules 3 % de ces eaux passent par des stations de traitement. La session a conclu à la nécessité d’une approche individualisée selon l’équipement et le fonctionnement de chaque usine, certaines ne disposant pas de stations de traitement, d’autres ne les exploitant pas correctement.
Des solutions technologiques innovantes ont été présentées en collaboration avec des instituts de recherche et des entreprises spécialisées, visant à soutenir les industriels dans leurs programmes de réhabilitation environnementale et à assurer la conformité de leurs eaux aux normes tunisiennes.
Engagement des industriels et accompagnement
Reza Khmeir, représentant de l’Union régionale de l’industrie et du commerce artisanal, a affirmé l’engagement des industriels à respecter les décisions visant la protection de l’environnement et à mettre en œuvre les programmes de réhabilitation.
De son côté, Mohamed Nacer Jelgeli, directeur général de l’Agence nationale de protection de l’environnement, a indiqué que le ministère accompagnera les industriels sérieux dans l’application des programmes, en leur fournissant des solutions techniques, notamment pour la réutilisation et le recyclage des eaux traitées. Les entreprises réfractaires aux normes environnementales seront soumises aux dispositions légales en vigueur.
Le ministère se dit confiant que cette coopération permettra de limiter la pollution, d’instaurer des pratiques durables et de renforcer le développement économique, social et environnemental du gouvernorat.
La Presse