Accueil Culture Chroniques de la Byrsa: Massacres à la tronçonneuse

Chroniques de la Byrsa: Massacres à la tronçonneuse

La Presse — Parmi les nouvelles rafraîchissantes, cet été, celle relative à la fin des travaux de réaménagement de la place Barcelone et celle de Mongi Bali, toutes deux adjacentes à la gare ferroviaire centrale de Tunis. Et cette réalisation s’accomplit dans le sillage du réaménagement de la place Pasteur, à l’autre bout de la capitale. Il n’y a pas de doute, on décèle-là le souci évident d’améliorer le cadre de vie des citoyens par l’entretien des parcs ou squares qui, outre leur aspect esthétique, offrent à la population des espaces de rencontre et de loisirs dans une ambiance conviviale et dans un environnement moins pollué. Bon point, donc, pour les autorités et, surtout, bonne continuation sur cette lancée, dans la capitale comme ailleurs dans le pays.

Alors une rentrée sous de bons auspices de ce côté-là ? Oui et non car de mon côté à moi, à La Byrsa, en écho à ces belles réalisations a répondu, des jours durant, le bruit grinçant et assourdissant de tronçonneuses à l’ouvrage. Oui, et cela dès avant la reprise de la double séance administrative en parfaite contravention avec les dispositions qui interdisent les agressions sonores au moment de la sieste. De quoi s’agit-il ?

Sans précautions pour  éviter de mettre en péril la survie des arbres ni pour leur aspect esthétique

Cela a commencé avec la « tonte » de jeunes et beaux cyprès en devanture de la salle couverte et du stade qui constituent un petit complexe vers lequel convergent toute l’année les sportifs de la région pour des entraînements ou des compétitions. Tout le monde sait ce que la végétation apporte à l’assainissement de l’air que nous respirons par la rétention de la poussière, par l’absorption du C0² et l’émission d’oxygène. Ces arbres, six au total, plantés il y a une quinzaine d’années, tout de grâce et d’élégance faits dans leur élancement vers le ciel, ont été « écourtés » et réduits au quart de leur hauteur pour, dorénavant, n’offrir plus que l’allure d’un buisson !

Mais la tronçonneuse n’a pas sévi que de ce côté-là. Sur l’avenue de l’Indépendance, considérée comme l’artère principale de l’agglomération, une belle rangée de ficus en mal d’entretien a fini par devenir encombrante pour la circulation piétonne autant qu’automobile et gêner la visibilité aux alentours. Alors, sans crier gare, le redoutable instrument s’est déplacé de ce côté-ci pour y poursuivre ses méfaits en l’amputant de ses « débordements » sans la moindre précaution pour  éviter de mettre en péril la survie de ces arbres ni pour leur aspect esthétique.

Au registre bilan carbone et agrément du paysage, la municipalité de Carthage ne remportera certainement pas la palme du plus performant au service de ses administrés.

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