Accueil Société Université d’été, ce week-end, à Hammamet : Penser autrement le développement !

Université d’été, ce week-end, à Hammamet : Penser autrement le développement !

Il y a bien longtemps que la question du développement figurait, aux côtés de l’emploi et de l’investissement, en tête des priorités de l’Etat moderne. Le temps a passé, mais on n’a rien vu venir, jusqu’au déclenchement de la révolution, il y a 15 ans déjà.

C’est que cette réaction populaire, peu réfléchie soit-elle, n’a été, en quelque sorte, qu’une revanche des indigents et des laissés-pour-compte dans des régions oubliées où l’œuvre de développement fut, pendant des années, marginalisée.  

La Presse —On n’a cessé de croire fort que les plans socioéconomiques, autrefois adoptés tambour battant, ont fini, ces dernières années, par verser dans l’anarchisme, l’informel et l’économie de rente. Certes, la réflexion sur un nouveau modèle de développement alternatif avait tant titillé l’esprit associatif, mais aucun projet n’avait abouti.

Et pourtant, les idées et les initiatives ne tarissent pas pour recentrer le débat sur la même question d’antan : «Penser autrement le développement dans un contexte régional et international instable et en pleine mutation», est le thème central de l’université d’été, dans sa 32e édition annuelle, qui sera organisée, du 12 au 14 de ce mois, à Hammamet, par la Fondation Mohamed Ali El Hammi, en collaboration avec la Cgtt (Confédération générale tunisienne du travail) et le Mosc (Mouvement social citoyen). 

Défis et enjeux stratégiques

Cela étant, comme «proposition d’alternative citoyenne et d’outil pertinent de changement», dans la perspective de redistribuer équitablement les fruits de la croissance et favoriser un climat d’investissement générateur d’emplois. Autant dire, partir du diagnostic de l’état des lieux pour ne pas reproduire les erreurs du passé. 

Car les mêmes causes produisent les mêmes effets. Pourquoi les choix précédents ont-ils échoué ? Cela est dû, selon des économistes, aux déséquilibres financiers et à la régression du rôle de l’Etat au profit d’une logique marchande qui n’a pas été suivie par une dynamique dans le secteur privé. 

Ce qui avait négativement impacté l’évolution des indicateurs d’investissement et d’emploi, d’autant que la mondialisation avait tout chamboulé. S’y ajoutent les aléas du climat, la nouvelle charte écologique, la digitalisation et la transition énergétique. 

Autant de défis et enjeux stratégiques aussi importants, censés redéfinir nos paradigmes du développement et rectifier notre modèle de société. «Nous sommes entrés dans un contexte géopolitique tout à fait nouveau et le monde est en train de basculer», lit-on dans le communiqué de l’évènement.

Soit, un nouvel ordre mondial marqué par des mutations géopolitiques et une nouvelle donne économique. Commençons, ici, par le contexte climatique et écologique qui menace la survie de la planète, notamment les régions économiquement modestes dont l’Afrique en tête, et puis notre région en particulier. 

D’ailleurs, la décarbonation étant une façon d’agir sur la réduction des émissions des gaz à effet de serre, semble, aujourd’hui, plus qu’un impératif préalable à l’exportation. 

De même, la fameuse transition énergétique est devenue un passage forcé aux énergies propres et renouvelables. Ainsi, cette transition fait aujourd’hui l’objet d’un grand questionnement : «Un courant important mené par des historiens de l’énergie montre qu’il n’y a jamais eu de transition énergétique et que, probablement, il n’y en aura pas dans un avenir prévisible», révèlent certains observateurs. 

Quatre panels au menu

N’empêche, se rétracte-t-on, on ne doit pas s’en passer ! Dans la pratique, il y a, en fait, deux écoles de pensée qui s’affrontent : «Les solutionnistes considèrent que les progrès technologiques apporteront les solutions, alors que les partisans de la «décroissance» prônent une révision de notre mode de vie et notre modèle de consommation», selon le même communiqué. Repenser notre modèle de développement tient également à notre insertion dans un nouvel environnement économique où les IDE sont l’instrument effectif pour créer la richesse et booster l’emploi. 

Mais, comment un modèle de développement peut-il devenir un projet de société et quelles voies pour que ce projet puisse être mis en œuvre ? Le projet pilote d’écotourisme alternatif «Marina Gabès», pensé et conçu par la Fondation Mohamed Ali El Hammi, en est un exemple, selon son maître d’œuvre Habib Guiza, secrétaire général de la Cgtt, partie prenante de l’évènement, auquel vont assister bon nombre d’affiliés, sociologues, écologistes et des économistes universitaires. 

Trois journées durant, le débat sur les pistes de penser autrement le développement aura à déboucher sur une synthèse de recommandations propres à mieux cadrer avec les exigences de l’étape actuelle et celle d’avenir. Au programme, quatre panels tentent de répondre aux questionnements liés à la thématique principale.

Il s’agira, somme toute, de «Pourquoi penser le développement autrement, aujourd’hui ?», «Enjeux économiques, environnementaux et géopolitiques, comme leviers de développement», «Penser global et agir local, avec la relecture de la mémoire collective nationale», «Mosc et son rôle social et sociétal». 

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