Accueil Economie Focus entreprise : Rompre avec le management du XXe siècle

Focus entreprise : Rompre avec le management du XXe siècle

Faute d’une stratégie claire et d’une conduite réfléchie, le management de l’entreprise d’aujourd’hui, prisonnier de ses vieux réflexes et de méthodes éculées, risque de provoquer un véritable nivellement par le bas au sein de l’organisation. A l’entreprise, est venu le temps de rompre avec le taylorisme. 

La Presse — Pour comprendre les enjeux actuels du management dans l’entreprise tunisienne, qui évolue dans un contexte mouvant et instable exigeant une forte capacité d’adaptation, et marqué par l’arrivée d’une nouvelle génération de salariés au rapport au travail très différent, il convient d’abord de revenir sur la mission première d’un manager. Son rôle principal consiste à définir l’organisation et les moyens permettant à l’entreprise d’atteindre ses objectifs avec les ressources disponibles, autrement dit, à la rendre collectivement efficace.

Or, nombre d’entreprises continuent encore aujourd’hui à fonctionner selon un modèle de management inspiré du taylorisme.

Fondateur de la théorie de l’organisation scientifique du travail (OST), l’ingénieur américain Frederick Taylor estimait que le management devait viser à améliorer la productivité par un contrôle accru de l’activité des ouvriers. L’objectif était de lutter contre leur « flânerie » et de déterminer la méthode de production la plus efficace. Cette pensée a conduit à une division horizontale et verticale du travail.

Après tant d’années de pratique (le taylorisme est né en 1911), ces méthodes d’organisation ont imposé des règles, qui sont souvent inspirées par le comportement d’une minorité, et ont donc favorisé le cloisonnement et le contrôle. Bureaucratie, inefficience et démotivation des salariés sont apparus comme des symptômes démontrant les limites de ce modèle, surtout dans le contexte actuel.

Car à l’aube du XXIe siècle, des bouleversements majeurs ont transformé l’organisation de l’entreprise, remettant en cause ce management hérité du passé.

Certes, la maximisation de la productivité reste un objectif central, mais d’autres valeurs et compétences se révèlent désormais indispensables pour réconcilier l’entreprise avec ses travailleurs. 

Entre limites et changements, de nouvelles voies se dessinent 

La prise en compte de la dimension sociale et humaine des salariés, la mécanisation du travail, et aujourd’hui l’irruption de l’intelligence artificielle, qui redessine le monde professionnel, ont poussé chercheurs et spécialistes à repenser les modèles organisationnels. En somme, l’entreprise moderne doit favoriser l’autonomie et encourager la créativité.

Bien que souvent banalisée, la créativité des employés est un facteur clé de la réussite d’une entreprise agile, voulant se maintenir sur le marché. En 2017, le PDG de Netflix, inquiet du succès impeccable de son service de diffusion, a exhorté ses équipes à « prendre plus de risques, essayer des choses plus audacieuses et avoir un taux d’annulation plus élevé ».

Une anecdote révélatrice de la rupture entre les modèles de management fondés sur la créativité, adoptés par les entreprises innovantes, et ceux, rigides, qui freinent le changement. Quant à l’autonomie des salariés, il a été démontré qu’elle permet de  libérer les énergies au sein de l’entreprise. Aujourd’hui, un bon manager pousse ses collaborateurs à se faire confiance. De tels comportements renforcent l’implication du personnel et nourrissent le sentiment d’appartenance à l’entreprise. 

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