
Dimanche 28 septembre, les Tunisiens vivront un événement inédit dans leur histoire politique moderne. Ils suivront, tout au long de la journée, comment les électeurs de la localité d’El Kassem-Ouest relevant de la délégation de Chorbane (gouvernorat de Mahdia) vont voter pour retirer leur confiance à l’un des membres de leur conseil local.
Conformément à ce que prévoit la Constitution de 2022 qui a rendu aux citoyens, sous l’impulsion du Président Kaïs Saïed, leur droit absolu de révoquer ceux qui ont failli à leurs devoirs et ont montré qu’ils ne sont pas dignes de les représenter au sein du conseil de la localité.
La Presse — Ce retrait de confiance est une nouveauté dans le paysage politique national et constitue une première dans l’histoire moderne de la Tunisie. Sauf qu’il ne suscite jusqu’ici ni la réaction ni les commentaires de presque personne parmi les acteurs de la vie politique et aussi les organisations de la société civile qui suivent à la loupe ce qui se passe sur la scène nationale, que ce soit du côté du gouvernement, de l’opposition ou des partis et personnalités se proclamant défenseurs zélés du processus du 25 juillet 2021.
Bien que l’initiateur du processus, à savoir le Président de la République, ne cesse de crier qu’il n’a besoin de personne pour parler en son nom ou pour accorder sa bénédiction à ses projets ou à ses initiatives. Dans la mesure où la seule force ayant le droit de saluer ou de critiquer sa politique demeure le peuple tunisien, dépositaire unique de la souveraineté nationale et possesseur exclusif du droit de décider de son devenir.
Pour revenir à l’événement qui passe malheureusement, en ces jours, quasiment dans le silence total, il s’agit du démarrage du processus de retrait du mandat électoral par les électeurs à un membre des conseils locaux, comme le prévoit la Constitution du 18 août 2022 cédant exclusivement ce droit aux électeurs de la circonscription en question.
Quand ils se rendent compte que leur représentant au conseil local ou régional ou au sein du Conseil national des régions et des districts (Cnrd) a failli à la mission pour laquelle il a aspiré à la confiance des électeurs et l’a obtenue, sans pour autant se révéler à la hauteur de la responsabilité qui lui a été confiée.
L’événement qui se déroulera dimanche 28 septembre dans la délégation de Chorbane relevant du gouvernorat de Mahdia où les électeurs auront à exercer leur droit de retirer leur confiance à l’un des membres du Conseil local de la localité d’El Kassem-Ouest, de huit heures du matin jusqu’à 18 heures, est d’une importance majeure. Dans la mesure où il renferme plusieurs significations et messages dont il importe d’analyser les conclusions et de tirer les enseignements.
D’abord, l’événement constitue un témoignage vivant sur la maturité politique de l’électeur tunisien, et qui plus est dans une localité considérée comme une zone rurale où la conscience politique est généralement très réduite. Un niveau de maturité qui a permis aux habitants de la région de se prendre en charge et de décider d’exercer leur droit absolu à dire non à un responsable qui n’a pas malheureusement respecté ses engagements et dont la présence au sein du Conseil local est de nature à entraver la marche du processus de développement dans la région.
Ensuite, il témoigne aussi de la solidité du processus électoral prévu dans la Constitution de 2022 qui a réconcilié le citoyen avec l’acte électoral et lui a restitué son droit absolu de décider du choix des hommes et des femmes à qui il confie la responsabilité de concrétiser ses aspirations.
Loin des pratiques révolues de la décennie des malheurs et des catastrophes quand les Tunisiens se sont trouvés dans l’obligation de voir leur droit de décider de leur destin confisqué par une horde d’individus obéissant à des agendas étrangers. Et malheureusement agissant à visage découvert dans l’impunité totale.
Enfin, le 28 septembre, ce ne sera pas uniquement les électeurs d’El Kassem-Ouest (Chorbane) qui se retremperont, une journée durant, dans l’ambiance démocratique chère aux peuples et aux nations maîtres de leur destin. Ce seront plutôt tous les Tunisiens qui éprouveront la joie de la pratique démocratique avec laquelle le Président Kaïs Saïed les a, à jamais, réconciliés et qu’il s’emploie à ancrer dans leurs mentalités et leur culture quotidienne.
Tout en étant convaincus qu’ils ont opté pour le bon choix, celui d’agir en citoyens libres, responsables et déterminés à faire l’histoire de leur pays.