
La 36e édition du Festival du film arabe de Fameck-Val de Fensch, qui se tiendra du 2 au 12 octobre 2025, met à l’honneur le cinéma tunisien avec une participation remarquée de six films réalisés par des cinéastes tunisiens ou franco-tunisiens. Ce rendez-vous majeur du 7e art arabe en France s’annonce riche en découvertes, en débats et en émotions.
La Tunisie s’invite en force au cœur de la programmation du Festival du film arabe de Fameck-Val de Fensch. Révélé dans la newsletter officielle du festival, le programme de cette 36e édition confirme la présence de six œuvres tunisiennes en lice dans les principales compétitions.
Une visibilité remarquable qui témoigne de la vitalité du cinéma tunisien sur la scène internationale.
Dans la catégorie du Prix du Documentaire, deux films tunisiens se distinguent : « La vie qui nous reste » de Dorra Zarrouk, et « Sh’Hili » de Habib Ayeb. Le documentaire de Zarrouk explore avec émotion les traces laissées par l’absence et la résilience des survivants, tandis que celui de Ayeb, spécialiste des questions agroécologiques, s’intéresse à la mémoire rurale et sociale tunisienne.
Du côté du Prix du public, « Reine Mère » de Manele Labidi concourt parmi cinq films sélectionnés. La réalisatrice, connue pour son ton à la fois engagé et mordant, y propose un regard féministe, tendre et satirique sur la société tunisienne contemporaine.

Deux autres films, ayant brillé au dernier Festival de Cannes, « Promis le ciel » d’Erige Sehiri et « La petite dernière » de Hafsia Herzi, figurent dans la sélection du Prix de la presse. Sehiri, déjà remarquée avec « Sous les figues », revient avec un drame sensible sur l’exil et la mémoire.
Son film est également sélectionné pour le Prix du jury jeunes, aux côtés de « Le pont » de Walid Mattar, une œuvre poignante sur les fractures sociales et générationnelles.
Le comédien tunisien Majd Mastoura, acteur césarisé et habitué des grands festivals, fait partie du jury du Grand Prix. Il siégera aux côtés du président Khalil Joreige, cinéaste et artiste franco-libanais, ainsi que de l’acteur franco-algérien Abbes Zahman, du comédien Jil Alma et de l’ingénieure culturelle Michèle Paradon.
Cette 36e édition offre un large panorama de 47 films, dont 35 longs métrages et 12 courts métrages, couvrant un large éventail de genres : fiction, animation, documentaire. Le festival met à l’honneur des œuvres venues d’Algérie, d’Egypte, d’Irak, d’Iran, du Liban, de Palestine, de Syrie, de Tunisie, mais aussi d’Europe. Le cinéma palestinien y tient une place centrale, présenté comme un outil de mémoire et de résistance, avec des films puissants et engagés.

Le Liban, déjà pays invité en 2013, est à nouveau à l’honneur cette année. Le festival souhaite ainsi offrir un éclairage sur les réalités sociales, culturelles et politiques de cette région à travers ses créations cinématographiques.
Le réalisateur Costa-Gavras, parrain d’honneur du festival, sera présent les 3 et 4 octobre aux côtés du journaliste Edwy Plenel pour des rencontres et projections exceptionnelles.
En parallèle des projections, plusieurs temps forts sont annoncés : une table ronde en partenariat avec le Syndicat français de la critique de cinéma et Mediapart, des soirées thématiques consacrées à la comédie et au polar, des séances spéciales, ainsi qu’un hommage rendu au cinéaste algérien Mohammed Lakhdar-Hamina.
Comme chaque année, le festival accueillera de nombreux réalisateurs qui viendront présenter leurs œuvres, participer à des débats et échanger avec le public sur les grandes questions sociétales qui traversent le monde arabe aujourd’hui. Cinq jurys — professionnels du cinéma, journalistes, lycéens et spectateurs — auront la tâche de départager les films en lice, qu’ils soient inédits, en avant-première ou en cours de distribution.
Cette édition 2025 s’ouvre dans un contexte mondial troublé, marqué par des conflits et une violence persistante. Les films sélectionnés, souvent poignants et profondément humains, viennent témoigner des blessures collectives et individuelles, mais aussi de l’espoir et de la résilience qui animent les sociétés arabes.
Le Festival du Film Arabe de Fameck-Val de Fensch reste ainsi fidèle à sa vocation : faire du cinéma un miroir du réel, un espace de mémoire, de résistance et d’émotion.