
Le 11 janvier 2025, le Président de la République, conscient des enjeux du secteur sportif, a recommandé l’engagement « d’une réforme urgente pour l’assainir et mettre définitivement un terme à tous les facteurs qui l’ont gangrené ».
La Presse — Une disposition irréversible, car notre sport, comme on l’a déjà soulevé, connaît, depuis quelque temps, des dérapages graves qui risquent de le discréditer.
Décidément, le sport tunisien, collectif en particulier, n’arrive toujours pas à s’exprimer. Il semble s’enfoncer de plus en plus dans les difficultés, perdre régulièrement en crédibilité et de se salir. Nous dirons même qu’il est devenu une source de nuisance morale et sociale.
Et ce n’est certainement pas une question de résultats ou de contre-performances, mais plutôt un problème de comportement et de mentalité.
Tout le monde en convient justement : le sport collectif tunisien est en train de connaître des dérapages préoccupants en raison des agressions physiques et morales, des actes de violence assez fréquents, et des comportements antisportifs dans et autour des stades.
On est ainsi face à une dérive inquiétante de l’éthique sportive et, plus encore, une déviance sociale à haut risque.
Ce qui est encore grave, c’est que le problème ne concerne seulement pas les supporters ou encore les joueurs, il touche désormais les responsables et surtout les soi-disant entraîneurs, qui sont appelés à donner, en permanence, l’exemple, et non pas le contraire.
Le dérapage récent d’un entraîneur d’une équipe de la Ligue 1 et qui a choqué tout le monde est un exemple concret de la réalité de notre sport. Un sport qui corrige les contre-performances par l’incivisme et la violence.
Ce soi-disant éducateur est, d’ailleurs, habitué à ce genre de dérive. Faute, peut-être bien, de maturité ou de compétence, il se retrouve toujours incapable de contenir la pression, encore moins ses émotions, pour se laisser aller à des comportements antisociaux et discréditer ce sport et ses valeurs suprêmes.
Et c’est bien là, malheureusement, la face cachée et peu reluisante de notre sport-roi.
Une réalité désolante, car, comme disaient les spécialistes, « le sport est porteur, par essence, d’une éthique, elle-même valorisée socialement ». Comprendre que, plus qu’une pratique, le sport est, avant tout, comme on l’a déjà souligné, « un élément d’émancipation, de cohésion, et de valorisation à la fois personnelle et collective ».
Il est évident, de l’avis de tous les observateurs aussi bien locaux que régionaux, que la réaction de cet entraîneur est un véritable scandale, surtout pour un pays qui a toujours fait de la préservation des valeurs éthiques et humaines des lignes rouges.
Un déficit de responsabilisation
Une telle réaction impose donc une mesure urgente et catégorique, car il n’est plus question de tolérer un tel laisser-aller « déshonorant » et maintenir cette politique d’impunité qui s’avère de plus en plus lourde de conséquences.
On se rappelle d’ailleurs que le 11 janvier dernier, le Président de la République, conscient de l’enjeu sportif, a recommandé l’engagement « d’une réforme urgente pour assainir le sport et mettre, définitivement, un terme à tous les facteurs qui ont gangrené ce secteur ».
Il s’agit, bien entendu, de toute une restructuration profonde et une épuration globale pour espérer mettre fin à ces pratiques irresponsables et déshonorantes.
Ce qui est « anecdotique », c’est que ces dérapages sont généralement très fréquents dans les disciplines collectives, généralement décevantes en termes de résultats, alors qu’elles bénéficient d’importants avantages, notamment financiers et logistiques. Or, dans le sport individuel, ces pratiques sont inexistantes, du moins très rares.
Pourtant, les athlètes de cette catégorie, qui multiplient les performances et honorent régulièrement le drapeau national, sont lésés à tous les niveaux. Le cas de Jaouadi, champion du monde et deux médailles d’or en l’espace de 4 jours, est assez édifiant.
Une révision des statuts serait opportune.