
Le groupe italien Prysmian Group a décroché un contrat estimé à 460 millions d’euros pour la réalisation de la première interconnexion électrique sous-marine entre la Tunisie et l’Italie. Ce projet stratégique, baptisé « Eleni » ou Italy–Tunisia Interconnector, ambitionne de renforcer la sécurité énergétique et d’accompagner la transition vers les énergies renouvelables des deux rives de la Méditerranée.
Selon des sources spécialisées dans les questions énergétiques, l’infrastructure consistera en un câble sous-marin à haute tension long d’environ 200 kilomètres, reliant la ville de Gabès, au sud de la Tunisie, à Mazara del Vallo, en Sicile. Il s’agit de l’un des projets phares dans le bassin méditerranéen, inscrit parmi les initiatives prioritaires de l’Union européenne en matière d’énergie.
Le projet bénéficie en effet d’un financement partiel de la Commission européenne, qui y voit une avancée majeure pour l’intégration des marchés énergétiques et la diversification des approvisionnements. Sa mise en œuvre se fera en partenariat entre la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG) et l’opérateur italien Terna, gestionnaire du réseau électrique en Italie.
L’interconnexion Tunisie–Italie devrait contribuer à sécuriser l’approvisionnement énergétique des deux pays et offrir à la Tunisie l’opportunité de valoriser son potentiel en énergies renouvelables. Grâce à ce câble, la Tunisie pourra exporter ses excédents de production électrique d’origine solaire et éolienne vers l’Europe, participant ainsi à l’effort continental de transition énergétique et à la réduction de la dépendance aux énergies fossiles.
Les travaux de construction sont attendus pour 2026, avec une mise en service prévue à l’horizon 2028 ou 2029. Une fois opérationnel, ce projet devrait transformer la Tunisie en véritable carrefour énergétique régional, reliant le continent africain à l’Europe.
Au-delà de l’électricité, l’interconnexion ouvre également des perspectives prometteuses dans le développement des énergies vertes et de l’hydrogène vert, un secteur en plein essor qui pourrait faire de la Tunisie un acteur clé dans la fourniture de nouvelles solutions énergétiques durables au marché européen.
Outre son importance géopolitique et énergétique, le projet devrait avoir un impact direct sur l’économie tunisienne, en créant des emplois dans les secteurs de l’énergie propre, de la technologie et de la maintenance. Pour les observateurs, il s’agit d’une opportunité unique pour la Tunisie d’intégrer la chaîne de valeur mondiale de la transition énergétique.