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Climat : Pluies d’automne, mêmes défaillances

Pluie 28 09 2025

La saison des fortes précipitations est de retour. Bien qu’étant de bon augure pour le lancement de la campagne agricole, ces pluies automnales ne le sont pas ainsi pour le reste des régions et les quartiers inondables. 

La Presse — Face à des infrastructures mal en point et de vieux plans d’aménagement ne répondant plus à l’évolution urbaine, on craint toujours le pire. Grisaille recouvrant à peine le ciel, doublée d’alertes météo, la peur d’éboulements et de crue des eaux gagne les esprits.

Un tel cauchemar bien réel fut déjà vécu, pas mal de fois! Souvent, en ces temps du changement du climat et d’averses fréquentes, la vigilance semble de mise. Du Nord au Sud, aucun coin n’est, semble-t-il, à l’abri d’un éventuel danger dû, en partie, à des infrastructures qui laissent à désirer. 

Paroles en l’air !

En prélude à cette saison des pluies, le ministère de l’Equipement s’est mis à l’œuvre, depuis mi-juillet dernier. D’ailleurs, il s’est dit prêt à mobiliser fonds et moyens pour engager un vaste chantier, faisant état « d’une campagne de nettoyage aux environs des routes classées, l’élimination des gravats, des poussières et des saletés, l’information du public et la signalisation routière, en plus de l’entretien des zones vertes aux alentours des routes et au niveau des échangeurs ».

Mais, ceci n’était que des paroles en l’air. Car ce qui est souvent dit n’est que promesse de Gascon. 

C’est que les dernières pluies qui se sont abattues sur le Grand Tunis et bien d’autres régions de Tunisie, ont mis à nu la défaillance de nos infrastructures et leur incapacité à résister à la moindre manne céleste : des flaques d’eau ici et là, des chaussées et trottoirs embourbés, de mauvais tronçons routiers avec des fissures sans fin et des rues et ruelles devenues carrément coupées.

Et là, on n’a pas vu, comme l’avait insisté leur ministre, des directeurs régionaux de l’Equipement sortir de leurs bureaux pour intervenir en urgence ou mener des opérations de suivi en temps réel et continu sur le réseau routier et celui d’évacuation.

Partout, l’on voit des zones et des routes ravagées par des flux d’eau, débordant ainsi les regards et les égouts d’évacuation, déjà laissés sans couvercles ni tampons. 

Certains axes routiers, submergés, sont déclarés fermés à la circulation. Et d’autres localités rurales sont restées en vase clos, ne pouvant même pas subvenir à leurs subsistances quotidiennes. Pire, cela pourrait durer des jours voire des semaines, jusqu’à ce que la situation revienne à la normale. Toujours, il y a de quoi se plaindre. 

Un rituel dramatique

Certes, un tel constat n’est pas sans précédent, mais bien un rituel dramatique dont les conséquences révèlent des causes humaines. Et les suites fâcheuses des intempéries que nous sommes habitués à subir fréquemment ne sont pas forcément une fatalité. Chaque fois qu’il pleut, on se rend compte de cette vérité, pointant du doigt toute commune ayant failli à sa responsabilité locale et qui n’a pas agi et réagi en connaissance de cause. L’Onas, celui auquel on paie trop des frais sans rien profiter en retour, y est pour quelque chose. Par ailleurs, le ministère de l’Environnement et ses agences eux aussi, n’ont pas bougé le petit doigt. 

N’est-il pas temps d’arrêter de se renvoyer la balle et traîner le citoyen dans des manœuvres dilatoires ? Et lorsqu’il réclame son droit à des services de proximité, il finit par lâcher prise et désespérer. En été comme en hiver, on ne peut sortir de l’auberge. Pourquoi continue-t-on ainsi à reproduire les mêmes erreurs ? Pourquoi n’a-t-on pas retenu la leçon? Alors qu’il est urgent d’engager les travaux d’infrastructure qu’il faut.

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