
Par moments, des usagers de la voie publique se plaignent d’insuffisances de divers ordres, allant de l’absence de signalisations à la multiplication de nids-de-poule, surtout après les pluies, à l’ouverture de travaux sans préavis et, bien entendu, aux embouteillages, voire à l’inexistence de pistes réservées aux cyclistes, aux motocyclistes et encore moins aux trottinettes…
La Presse — L’on assiste assez souvent à des scènes, genre voiture garée sur le trottoir, piéton marchant sur la chaussée, avec les véhicules les mobylettes, les VTT et, maintenant de plus en plus, avec des utilisateurs de trottinettes électriques de tous âges, souvent à vive allure…
Il y a de quoi se plaindre, certes, pourquoi n’a-t-on pas d’infrastructures adaptées à l’évolution du nombre des usagers et aux modes de locomotion, les moyens de transport individuels de plus en plus prisés au détriment du transport en commun ?
Toutefois, il y a des moments où l’on songerait que si les infrastructures avaient la capacité de s’exprimer, elles se plaindraient de moult agressions causées par certains usagers, parfois même institutionnels.
Prenons l’exemple assez courant de l’ouverture d’une «petite brèche» pour connecter un nouveau client à l’eau potable, à l’électricité ou au service d’assainissement. Jamais la chaussée ne reviendra comme avant. Au meilleur des cas, elle sera réparée à la va-vite quelques jours plus tard, obligeant les usagers à ralentir et parfois à faire une déviation.
Autre exemple non moins fréquent, celui de la démolition «accidentelle» des glissières, des poteaux électriques ou de la signalisation, ou autre type d’installation, par manque de prudence, excès de vitesse ou autre comportement irresponsable.
Ne parlons pas des poids lourds qui dérapent à cause d’une crevaison ou qui provoquent une rupture de câbles électriques par manque de respect aux normes de la hauteur ou encore, pour les camions-toupies transportant du béton armé qui larguent du ciment mélangé au gravier à chaque fois qu’ils passent sur un pont, laissant des séquelles irréparables pendant des années…
N’oublions pas aussi le jet d’objets par la fenêtre qui, même s’il ne cause pas de dégâts apparents, dégrade l’environnement et rend le déplacement désagréable, nauséabond parfois, et, de toute façon, peu confortable et agréable.
A qui la faute ? Aux municipalités, souvent confrontées à un manque de moyens humains et matériels, pour faire le ménage après chaque «agression» contre la nature et les infrastructures ? Ou aux autorités chargées de l’équipement pour réparer les dégâts causés par des usagers irresponsables au lieu de mettre les moyens pour réaliser de nouveaux projets, pour faciliter la vie aux usagers, les «bons» au même titre que les «mauvais» ?
Ou encore aux usagers au sens large du terme qui devraient, avant tout comportement égoïste, irresponsable ou délibérément dangereux, penser à autrui, à demain et surtout aux pertes que cela provoque à la communauté qui a besoin de moyens pour avancer dans d’autres chantiers, plutôt que de consacrer des dépenses évitables pour remédier au manque de civisme de certains pseudo-citoyens.
Plus de civisme, on en a besoin ; plus d’organisation et de dissuasion aussi; sensibilisation, peut-être c’est inefficace à l’oreille d’un délinquant, mais le fait d’en parler, reparler, encore et encore, la raison finira par prendre le dessus…