
Le ministère de l’Intérieur vient d’annoncer le démantèlement d’un important réseau criminel organisé à vocation internationale, spécialisé dans le trafic de stupéfiants.
La Presse — Portée par la volonté affichée du Président Kaïs Saïed, la lutte contre les réseaux de trafic de drogue prend une nouvelle ampleur en Tunisie. Les dernières opérations menées par les forces de sécurité ne relèvent plus du simple fait divers, mais s’inscrivent désormais dans une stratégie d’État clairement définie, centrée sur la restauration de la sécurité nationale et la protection de la société tunisienne.
Une logistique lourde au service du trafic de stupéfiants
C’est dans ce cadre qu’une opération de grande envergure vient d’être menée avec succès par les unités spécialisées des forces de sécurité intérieure, couronnée par le démantèlement d’un dangereux réseau international de trafic de drogue.
Cette action, fruit d’un long travail de renseignement et de coordination, a permis, selon un communiqué publié par le ministère de l’Intérieur, la saisie de 2 942 plaques de cannabis, la récupération de moyens logistiques importants, à savoir trois voitures, un camion, trois motos, deux zodiacs et quatre bateaux de pêche.
L’opération a aussi permis la confiscation d’une somme de 70.000 dinars, de quantités de métaux précieux, d’un appareil de communication satellitaire, d’un dispositif de brouillage avancé, ainsi que d’une arme à feu, ainsi que l’arrestation de dix individus impliqués de manière directe dans ce réseau transnational. Il s’agit du démantèlement d’une logistique lourde.
Le Parquet de Sousse 1 a ordonné la poursuite des enquêtes et la garde à vue des suspects, confiés à la brigade centrale de lutte contre les stupéfiants de la Garde nationale.
La saisie de moyens de transport aussi variés illustre l’envergure logistique du réseau démantelé. Doté de ressources terrestres et maritimes, ce dernier disposait manifestement d’une capacité de mobilité impressionnante, lui permettant d’opérer sur plusieurs axes, notamment sur les côtes.
Une telle organisation révèle une structure criminelle bien rodée, professionnelle, et active sur plusieurs fronts géographiques, potentiellement internationaux. Briser cette chaîne logistique constitue donc un coup stratégique majeur, qui affaiblit non seulement l’infrastructure du trafic, mais aussi son action territoriale.
Les enquêteurs spécialisés dans la lutte internationale contre le trafic de drogue tirent aujourd’hui la sonnette d’alarme. Une nouvelle méthode de largage gagne du terrain chez les narcotrafiquants.
Pour mieux expliquer ce mode opératoire, les cargaisons sont désormais abandonnées en pleine mer depuis de grands navires marchands, équipées de balises GPS, puis récupérées en dehors des zones portuaires par de petites embarcations rapides ou des zodiacs.
Plus inquiétant encore, ces réseaux se tournent vers des technologies de pointe, en particulier des drones maritimes capables de déposer ou de récupérer des colis sans intervention humaine, rendant leur traçabilité et leur interception beaucoup plus difficiles. Cette évolution explique la saisie récente de téléphone satellitaire et de zodiacs dans l’enquête en cours.
Au-delà des saisies, la bataille pour préserver la jeunesse et la société
Ces résultats ne sont pas le fruit du hasard. Ils reflètent l’application directe des instructions présidentielles exprimées lors de réunions successives, notamment le 22 et le 26 septembre, tenues au Palais de Carthage avec les principaux responsables sécuritaires du pays, à savoir le ministre de l’Intérieur, Khaled Nouri, le Secrétaire d’État à la sécurité nationale, Sofiene Bessadok, le directeur général de la sûreté nationale, Mourad Saïdane, et le commandant général de la Garde nationale, Houssein Gharbi.
Le Chef de l’État a réitéré la nécessité d’une action continue et déterminée contre toutes les formes de criminalité, en particulier la spéculation, le monopole économique et le trafic de drogue, qualifiés de phénomènes criminels destructeurs.
«Ce ne sont pas des campagnes ponctuelles ou médiatiques, mais une politique nationale durable», a-t-il martelé. Il s’agit, selon lui, de guerres de libération à mener sur tous les fronts, avec la rigueur d’un peuple qui refuse de céder face aux forces de la corruption et du crime organisé.
Dans une logique de prévention et de sécurité, il a également ordonné le renforcement de la présence sécuritaire autour des écoles et lycées, afin de protéger la jeunesse contre les trafiquants de drogue et ceux qui ciblent la société tunisienne et l’État.
Au-delà de ce coup de filet spectaculaire, cette opération met en lumière la redoutable sophistication de réseaux criminels qui ne se contentent pas de faire circuler de la drogue. Leur véritable cible, c’est la jeunesse tunisienne, et à travers elle, la stabilité de toute la société.
En infiltrant les quartiers, en manipulant les circuits économiques parallèles, ces groupes cherchent à affaiblir l’État de l’intérieur. Face à cette menace aux multiples visages, les unités sécuritaires ont montré qu’elles sont prêtes et capables de répondre avec rigueur et efficacité.