
Dans la province du Yunnan, au sud-ouest de la Chine, le lac Dianchi s’étend comme un miroir d’eau tranquille. Mais ce calme apparent masque une transformation en profondeur : avec sa nouvelle ceinture verte de 137 kilomètres, le plus grand lac d’eau douce de la région devient un laboratoire vivant d’écologie appliquée. Porté par la ville de Kunming, ce projet incarne une volonté forte : protéger, restaurer et faire vivre autrement les paysages de demain.
Ce n’est pas qu’un simple sentier bordant un lac : c’est un souffle nouveau pour l’écologie, la culture et le développement local. Le lac Dianchi, plus grand lac d’eau douce de la province du Yunnan, s’est récemment vu ceint d’un projet d’envergure : une voie verte de 137 kilomètres, incarnation concrète de la Pensée de Xi Jinping sur la civilisation écologique, et pilier du projet “Yunnan vert et beau”.
Ouverte partiellement depuis janvier 2025, cette ceinture touristique et écologique relie villes, villages et espaces naturels, tout en redonnant à la région une nouvelle harmonie entre l’homme et la nature.
Un projet-phare pour toute la région
Symbole de la “Révolution des lacs”, la voie verte du Dianchi n’est pas une simple infrastructure : elle est pensée comme un collier d’émeraude encerclant le joyau aquatique du Yunnan. À la fois barrière écologique, corridor paysager urbain et promenade culturelle, elle reflète une ambition forte : faire du Dianchi un “salon d’accueil” pour une ville de plateau de classe mondiale.
Conçue selon quatre principes directeurs (gouvernance coordonnée, sécurité écologique, adaptation locale et valorisation culturelle), la voie verte s’inscrit dans une démarche durable et territoriale. Elle relie déjà 46 villages clés et 183 hameaux naturels, générant un effet de levier pour le développement local et la revalorisation des milieux naturels.
L’impact ne tarde pas à se faire sentir. Quatre grands résultats illustrent la portée de ce projet ambitieux :
Définir une frontière écologique claire : la voie verte sert de limite physique à la zone centrale de protection du lac. Résultat : 2,84 km² d’espace écologique supplémentaires intégrés à la protection, soit une croissance de 10 % par an.
Favoriser une gouvernance territoriale intégrée : le tracé traverse montagnes, zones humides, forêts, rizières — chacun traité avec des approches paysagères différenciées. Cela a permis la restauration des écosystèmes, l’amélioration de la qualité de l’eau et la protection de la biodiversité, renforçant la stabilité du territoire.
Relier culture et nature : la ceinture verte relie huit parcs humides majeurs, deux villages historiques (comme Wolongpu) et une vingtaine de villages pittoresques. L’approche “Ceinture verte +” allie patrimoine et écologie, transformant la promenade en un voyage culturel.
Créer une expérience immersive : 13 passerelles emblématiques, appelées les “Ponts nuageux multicolores”, offrent des vues panoramiques et symbolisent les éléments naturels du territoire. 30 plateformes d’observation, reconstitutions historiques, courses cyclistes et festivals culturels rythment le parcours, créant un nouvel attrait touristique pour la région.
Un modèle reproductible pour la Chine et au-delà
Mais au-delà des chiffres, c’est l’humain qui redonne vie à cette ceinture verte. Par ailleurs, le tourisme écologique stimule aussi de nouvelles formes d’emploi local : guides, artisans, hôteliers ou producteurs bio. Les enfants des hameaux alentour découvrent leur propre patrimoine à vélo, tandis que des seniors s’adonnent à la photographie ou à la pêche durable le long de la promenade.
Ceci pour dire que la voie verte du Dianchi prouve que l’écologie, loin de freiner le développement, peut en être le moteur central. En connectant zones urbaines et rurales, en valorisant la culture locale et en restaurant les paysages naturels, Kunming montre la voie d’un avenir durable et inclusif.
Et d’ici quelques années, lorsque les 137 kilomètres seront entièrement achevés, c’est une région entière qui aura changé de visage. Plus qu’un projet d’aménagement, c’est un nouveau pacte entre l’homme, le territoire et la nature qui s’écrit ici, au bord des eaux brumeuses du Dianchi.