
Les professionnels du secteur pharmaceutique tunisien appellent les autorités à lancer sans plus tarder la production locale de médicaments biologiques similaires (biosimilaires), soulignant l’urgence de rattraper le retard accumulé face à des pays comme l’Indonésie, l’Inde, l’Égypte ou encore l’Arabie Saoudite.
Ce plaidoyer a été formulé lors du forum national sur l’industrie des médicaments biologiques, organisé aujourd’hui à Tunis par le pôle biotechnologique de Sidi Thabet en partenariat avec l’agence allemande de coopération internationale (GIZ).
Selon Kamel Idir, président de l’Association tunisienne des médicaments génériques et expert auprès de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la Tunisie dispose des compétences scientifiques et techniques nécessaires pour se lancer dans ce secteur stratégique, qui représente une alternative efficace et bien moins coûteuse aux médicaments chimiques. La fabrication locale de ces traitements pourrait permettre de réduire jusqu’à 80 % le coût des soins, tout en soulageant les caisses sociales.
Il a également insisté sur la nécessité de mettre en place un cadre réglementaire adapté, avec des autorisations de mise sur le marché délivrées dans des délais raisonnables, et des mécanismes stricts de contrôle de qualité pour garantir la sécurité des patients.
De son côté, Hassen Lammouchi, président de la Chambre nationale des industries pharmaceutiques, a plaidé pour des incitations concrètes aux industriels, notamment au cours des trois premières années d’activité dans ce domaine, en plus d’une législation souple et encourageante.
À l’heure actuelle, la Tunisie continue d’importer la majorité de ses médicaments biologiques, ce qui pèse lourdement sur le budget de l’État et ralentit le développement d’un secteur pharmaceutique à fort potentiel.