
Faouzi Zayani, expert en politiques agricoles et en développement durable, a tiré la sonnette d’alarme ce mardi lors de son passage sur Express Fm. Il a dénoncé la poursuite de l’exportation massive d’huile d’olive tunisienne en vrac, estimée à près de 60 % du volume total exporté vers l’Europe, où elle est ensuite reconditionnée et commercialisée sous des marques étrangères.
“Il est temps de tourner la page de cette stratégie dépassée. Cela fait dix ans que nous stagnons. Il faut arrêter de vendre notre huile en vrac à nos concurrents et entamer une transition progressive vers l’exportation de produits conditionnés, à forte valeur ajoutée”, a-t-il déclaré.
Zayani a souligné que l’huile d’olive tunisienne, reconnue pour sa qualité, devrait être un levier de promotion de l’image du pays à l’international. Il a rappelé que la Tunisie figure parmi les plus anciens et plus importants producteurs d’huile d’olive au monde, mais que cette richesse reste mal exploitée sur le plan stratégique.
“Il faut bâtir une nouvelle stratégie nationale, inclusive, impliquant les agriculteurs, les industriels, les exportateurs et les institutions publiques, afin d’ouvrir de nouveaux marchés, garantir des prix équitables, et améliorer les recettes en devises étrangères”, a-t-il ajouté.
L’expert a par ailleurs déploré que seulement 10 % de l’huile d’olive exportée la saison dernière ait été conditionnée, un chiffre qu’il juge “largement insuffisant”. Il appelle à un sursaut stratégique, visant à tripler, voire quadrupler, cette proportion d’ici les prochaines campagnes.
Zayani a en outre insisté sur l’importance de la diplomatie économique et du marketing international. Il recommande à l’État et aux acteurs du secteur de profiter des grands événements mondiaux, comme la Coupe du monde ou les expositions internationales, pour promouvoir l’huile d’olive tunisienne comme un produit d’excellence.
“Notre huile d’olive est un vecteur de soft power. Nous devons en faire un produit ambassadeur, qui raconte notre histoire, notre savoir-faire et notre terroir”, a-t-il conclu.