Accueil A la une Déclaration de devises : ce qui va changer pour les voyageurs algériens en 2026

Déclaration de devises : ce qui va changer pour les voyageurs algériens en 2026

Touristes algériens

Le projet de loi de finances (PLF) 2026, adopté récemment en Conseil des ministres sous la présidence d’Abdelmadjid Tebboune, introduit une réforme majeure pour les voyageurs. Parmi ses mesures phares figure la révision des règles encadrant la déclaration des devises à l’entrée et à la sortie du territoire national. L’objectif : instaurer un seuil unique de 1 000 euros, applicable à tous, qu’ils soient résidents ou non-résidents.
Jusqu’ici, la réglementation distinguait entre les flux entrants et sortants. À l’entrée en Algérie, toute somme égale ou supérieure à 1 000 euros devait déjà être déclarée. En revanche, à la sortie, les voyageurs résidents pouvaient emporter jusqu’à 7 500 euros par an, à condition que les fonds proviennent d’un compte devises domicilié en Algérie. Les non-résidents, eux, ne pouvaient réexporter que les montants initialement déclarés à leur arrivée.
Le PLF 2026 met fin à cette dualité. Désormais, toute somme dépassant 1 000 euros, ou l’équivalent dans une autre devise, devra être déclarée auprès des services douaniers, tant à l’entrée qu’à la sortie du pays. Cette uniformisation vise à simplifier les procédures, renforcer la transparence financière et prévenir les transferts illicites de capitaux. Le texte s’inscrit dans la continuité du règlement 24-05 du 13 octobre 2024, qui avait déjà élargi les obligations de déclaration à d’autres moyens de paiement comme les chèques de voyage, les métaux précieux et les titres au porteur.

Une réforme pour plus de clarté et de traçabilité

Les autorités financières affirment que cette mesure ne vise pas à restreindre les libertés de déplacement, mais à moderniser le cadre douanier et monétaire. En harmonisant les seuils, l’Algérie s’aligne sur les normes internationales de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. La Banque d’Algérie et la Direction générale des Douanes espèrent ainsi renforcer la traçabilité des flux monétaires transfrontaliers et instaurer une meilleure discipline financière.
Pour les voyageurs, cette nouvelle réglementation implique une déclaration systématique dès lors que la somme transportée dépasse 1 000 euros. La procédure devra être effectuée aux points d’entrée et de sortie — aéroports, ports ou postes frontaliers. Les montants non déclarés pourront être confisqués, et les contrevenants sanctionnés administrativement ou judiciairement.
Cette mesure pourrait impacter les voyageurs réguliers, notamment ceux qui effectuent des allers-retours fréquents entre l’Algérie et l’Europe, habitués à transporter plusieurs milliers d’euros pour des dépenses personnelles ou familiales. Néanmoins, le ministère des Finances insiste : il ne s’agit pas de limiter les voyages, mais de mieux encadrer les flux financiers.
Le gouvernement entend, à travers cette réforme, simplifier et sécuriser les transactions en devises, tout en encourageant l’usage des cartes bancaires internationales et des moyens de paiement électroniques. En réduisant les écarts entre résidents et non-résidents, il espère restaurer la confiance dans le système bancaire officiel et dissuader le recours au marché informel.
En attendant son adoption définitive par le Parlement, la mesure continue de susciter le débat. Entre impératif de contrôle et liberté des voyageurs, l’uniformisation du seuil de déclaration marque une étape clé vers une politique douanière plus rigoureuse et plus transparente.

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