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Où se situe la Tunisie dans le classement mondial des pays les plus dangereux pour la conduite automobile ?

Conduite

La Tunisie figure à la 61ᵉ place mondiale dans le classement des pays les plus dangereux pour la conduite automobile, selon les données du Global Status Report on Road Safety publiées par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et reprises par le site international Atlas & Boots.
Avec un taux estimé de 16,3 décès pour 100 000 habitants, la Tunisie se situe dans la moyenne mondiale, loin derrière les pays les plus meurtris par les accidents de la route, mais encore au-dessus des normes de sécurité observées dans les pays développés.

Une situation intermédiaire mais encore préoccupante

Le rapport indique qu’à l’échelle mondiale, les routes continuent de tuer plus de 1,19 million de personnes chaque année, malgré une baisse de 5 % depuis 2010. En Afrique, la moyenne reste la plus élevée du monde, avec plusieurs pays dépassant les 25 décès pour 100 000 habitants.

À titre de comparaison, la Guinée et la Libye occupent les deux premières places du classement, affichant respectivement 34,4 et 33,2 décès pour 100 000 habitants, suivies d’Haïti, du Zimbabwe et de la Guinée-Bissau.

La Tunisie, avec ses 16,3 décès, apparaît comme un pays à risque modéré, mieux classé que ses voisins immédiats du Maghreb et du monde arabe : le Maroc (19,9), l’Algérie (20,7) et l’Égypte (23,1).

La Tunisie, une exception maghrébine relative

Si la Tunisie reste loin des standards européens, sa position relativement meilleure en Afrique du Nord traduit un certain progrès dans la maîtrise de la sinistralité routière.

Dans le monde arabe, seuls le Qatar (9,3), les Émirats arabes unis (11,9) et l’Arabie saoudite (13,4) font mieux, grâce à des politiques strictes de sécurité et des infrastructures modernisées.

À l’inverse, des pays comme le Yémen (31,0) et la Syrie (27,9) figurent parmi les plus dangereux, conséquence directe de l’instabilité politique et du manque d’entretien du réseau routier.

Ceci pour dire que malgré sa position moyenne, la Tunisie reste confrontée à plusieurs défis structurels : vitesse excessive, principale cause d’accidents mortels, usure du réseau routier dans les régions intérieures, non-port de la ceinture de sécurité et usage du téléphone au volant et insuffisance des campagnes de prévention et de la formation à la conduite défensive.

Le ministère tunisien de l’Intérieur a recensé plus de 5 000 accidents de la route en 2024, causant près de 1 000 décès, des chiffres qui rappellent l’urgence d’une réforme approfondie de la sécurité routière.

Le rapport de l’OMS recommande aux pays à risque intermédiaire, dont la Tunisie, d’intensifier les politiques publiques de contrôle du trafic, d’améliorer la qualité des infrastructures et de renforcer la sécurité des usagers vulnérables (piétons, cyclistes et motocyclistes).

La Tunisie, engagée dans un programme de modernisation de son réseau autoroutier et de digitalisation des services de conduite, espère ainsi réduire de moitié le nombre de victimes d’ici 2030, conformément aux objectifs de développement durable des Nations unies.

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