
Le ministère des Finances a instauré un calendrier obligatoire pour l’installation de caisses enregistreuses dans tous les établissements offrant des services de consommation sur place, selon un arrêté publié mercredi 14 octobre 2025 au Journal officiel de la République tunisienne (JORT n°125 du 14 octobre 2025).
Cette mesure, signée par la ministre des Finances, Mechket Slama Khaldi, et validée par la cheffe du gouvernement, Sarra Zaafrani Zenzri, vise à renforcer la transparence fiscale, à moderniser le contrôle des recettes et à garantir une meilleure traçabilité des transactions commerciales.
Sont concernés tous les établissements vendant des plats ou boissons préparés ou prêts à consommer, et offrant un service sur place, notamment les restaurants, cafés et salons de thé. L’objectif, selon le ministère, est d’assurer une équité fiscale accrue et de sécuriser les recettes publiques dans un secteur où les paiements en espèces demeurent majoritaires.
L’obligation sera mise en œuvre en plusieurs étapes :
À partir du 1er novembre 2025 : restaurants classés touristiques, salons de thé et cafés de deuxième et troisième catégorie.
À partir du 1er juillet 2026 : les autres personnes morales exerçant des activités de consommation sur place.
À partir du 1er juillet 2027 : les personnes physiques soumises au régime réel, tenues à des déclarations fiscales mensuelles.
À partir du 1er juillet 2028 : les autres personnes physiques exerçant ces mêmes activités.
Une réforme saluée pour son impact fiscal
L’économiste Fayçal Derbel a salué cette réforme, estimant qu’elle constitue un pas décisif dans la lutte contre l’évasion fiscale et un outil pour renforcer la transparence et la justice fiscale.
“La période où l’on pouvait manipuler les chiffres d’affaires est désormais révolue”, a-t-il déclaré ce jeudi sur les ondes d’Express FM.
L’universitaire a en outre précisé que l’arrêté introduit une application graduelle de l’obligation, afin de permettre aux entreprises concernées de s’adapter, tout en appelant les consommateurs à adopter un comportement citoyen en réclamant systématiquement leur ticket de caisse, contribuant ainsi à la traçabilité des transactions et à la lutte contre la fraude fiscale.
Il est à noter que cette réforme s’inscrit dans la politique de modernisation et de rigueur fiscale engagée par le gouvernement tunisien, en cohérence avec les efforts de digitalisation de l’administration fiscale et de simplification des procédures.