
En 2025, le classement des 100 premières banques africaines publié par African Business met en évidence une absence notable des banques tunisiennes dans le Top 20. Malgré cette situation, huit établissements tunisiens figurent dans le Top 100, signe d’une progression encourageante par rapport à 2024. Si la Tunisie gagne en visibilité sur le continent, le retard par rapport aux géants africains demeure significatif.
Le Top 20 africain : domination sud-africaine et nord-africaine
Le classement 2025 est dominé par les banques d’Afrique du Sud, du Maroc et de l’Égypte. Standard Bank Group d’Afrique du Sud occupe la première place, suivi par FirstRand, Absa et Nedbank, également sud-africaines. Le Maroc est représenté dans le Top 20 par Attijariwafa Bank et la Banque Centrale Populaire, tandis que l’Égypte se distingue avec la Banque Nationale d’Égypte et la Banque Misr. D’autres institutions majeures comme Ecobank Transnational, United Bank for Africa ou Mauritius Commercial Bank complètent ce peloton de tête. Ces banques se distinguent par leur capital Tier 1 élevé et leur présence sur plusieurs marchés africains, des facteurs clés pour dominer le classement.
Si plusieurs pays d’Afrique du Nord et d’Afrique subsaharienne occupent les premières places, aucune banque tunisienne ne figure dans le Top 20. Cette situation reflète des défis structurels persistants dans le secteur bancaire tunisien : une capitalisation limitée, un marché fragmenté et une présence internationale encore réduite. La Tunisie reste donc en retrait face aux géants sud-africains, marocains et égyptiens, malgré le rôle central de ses établissements dans l’économie nationale.
Ces banques tunisiennes en pleine ascension…
Toutefois, la Tunisie peut se réjouir de la présence de huit banques dans le Top 100 africain. La première, la Banque Internationale Arabe de Tunisie, se classe à la 34ᵉ position, suivie de la Banque Nationale Agricole à la 39ᵉ, BH Bank à la 46ᵉ, Amen Bank à la 60ᵉ, la Société Tunisienne de Banque à la 66ᵉ, Attijari Bank à la 78ᵉ, l’UIB à la 84ᵉ et l’ATB à la 98ᵉ place. Comparativement à 2024, ces établissements ont amélioré leur capital Tier 1 et progressé dans le classement, ce qui témoigne de la consolidation et de l’amélioration de la performance des banques tunisiennes sur le continent. Le tableau interactif disponible sur Datawrapper illustre ces progrès de manière détaillée.
Ceci pour dire que la progression dans le Top 100 est encourageante, mais l’absence dans le Top 20 a des conséquences réelles pour l’économie tunisienne. Elle peut limiter l’attractivité du pays pour les investisseurs étrangers, restreindre l’accès des entreprises locales à des financements compétitifs et freiner la participation des banques tunisiennes aux initiatives financières continentales, comme la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
Pour améliorer leur compétitivité et aspirer au Top 20, les banques tunisiennes devront donc renforcer leur capitalisation, envisager des fusions et acquisitions pour consolider le marché et développer une présence plus active à l’international. Ces mesures permettraient non seulement de rivaliser avec les banques nord-africaines et sud-africaines, mais aussi de contribuer au développement économique durable de la Tunisie.