Clôture de la 55e édition du festival international de Hammamet  : Clap de fin théâtral

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Démarrer et clore les festivités avec le théâtre ! La conjoncture politique du pays en a décidé ainsi. « Juif » de Hamadi Louheibi, programmée initialement fin juillet 2019, met un terme à une saison estivale riche en spectacles.Ce dernier spectacle de la saison n’est pas inédit. « Juif » de Hamadi Louheibi fait l’éloge de la diversité et du vivre-ensemble. La scène du festival international de Hammamet est prise d’assaut par de nombreux personnages donnant lieu à une création scénique où l’on découvre des citoyens juifs et tunisiens menant un quotidien ordinaire en communauté. Ils se démènent ultérieurement pour avoir un semblant de vie stable après la révolution de 2011. Ce chamboulement politico-social a radicalement changé leur perception de la vie : ils sont secoués par des questions existentielles, fouinent incessamment et minutieusement dans leur passé, dans leurs croyances, us et traditions. La révolution n’est pas que d’ordre politique, elle est surtout socioéconomique. Cette création théâtrale met en exergue le vécu de la communauté juive à travers un seul personnage central.

 

Il s’appelle Maymoon, archéologue israélien : sous prétexte de rechercher un exemplaire de la Torah, vieux de 500 ans, ses desseins s’avèrent être différents : il pousse en réalité les siens en Tunisie à partir s’installer en Israël. Ils sont anxieux, préoccupés par le devenir d’un pays instable sur tous les plans, principalement sur le plan sécuritaire et économique. L’intolérance se faisant sentir tous les jours d’après lui… Ses fins se heurtent à Dalila, qui vénère la Tunisie et est déterminée à le (les) convaincre de rester : deux poids, deux mesures, chacun son interprétation, et ses arguments. Les deux vies s’entrechoquent et s’interrompent et à cause de nombreux personnages faisant irruption au fur et à mesure que la pièce évolue : Habiba supervise le temple, Dalila est, rappelons-le, étudiante en droit,  Sassiya est servante, Aziza, fausse musulmane infiltrée, et un gardien musulman nommé Mannoubi.

Fatha Mahdoui, Houssem Ghribi, Samia Bougerra, Mohamed Essayeh Aouichaoui, Yosr Ayed, et Wahiba El Aïdi, issus du centre des arts dramatiques et scéniques de Kairouan, sous la houlette de Hamadi Louheibi, tissent une création qui célèbre la diversité, la coexistence et le divers dans un décor à huis clos : celui d’une synagogue, entourée d’écriture hébraïque. Le point fort de la pièce demeure sa mise en scène attractive. La thématique reste toujours d’actualité, abordable et importante afin de simuler en amont une Tunisie beaucoup plus diverse.

Clap de fin sur le festival de Hammamet qui a fait sensation avec ses dernières dates. Toutes les soirées d’après-l’Aïd ont été fortement prisées à commencer par Wajiha Jandoubi, Saber Rebai, Marouen Khoury, Amina Fakhet ou Souad Messi.

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